Liberté d’installation des médecins, doublement des franchises sur les médicaments, régulation des PADHUE : voilà ce qui vous intéresse dans les 2h20 d'Emmanuel Macron hier soir

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Au cours d’une conférence de presse de plus de deux heures donnée hier soir à l’Élysée, le président de la République a énoncé plusieurs mesures concernant la santé. Sur la question des déserts médicaux, il s’est notamment dit opposé à la régulation de l’installation des médecins et a évoqué le cas des PADHUE.

Liberté d’installation des médecins, doublement des franchises sur les médicaments, régulation des PADHUE : voilà ce qui vous intéresse dans les 2h20 d'Emmanuel Macron hier soir

© Capture d'écran YouTube 

"Est-ce que la contrainte est la bonne solution ? La réponse est non", a déclaré le président de la République à propos de la lutte contre les déserts médicaux.

L'imposition de contraintes d'installation aux médecins est soutenue par un groupe transpartisan de députés à l'Assemblée nationale, qui relancent périodiquement le débat avec des propositions d'amendement ou des propositions de loi, au grand dam des syndicats de médecins.

Pour le président de la République, imposer des règles d'installation risquerait de chasser de la profession encore plus de jeunes médecins qui, "à juste titre", font valoir qu'ils ont déjà passé leurs années d'études à "faire tourner l'hôpital comme externe et comme interne".

Pour les "cinq à sept ans qui viennent", c'est-à-dire en attendant que l'augmentation du nombre de places dans les facultés de médecine fasse de l'effet, "le seul moyen c'est d'organiser différemment les choses", a estimé le président de la République

Pour se faire, il a cité notamment "une rémunération plus intelligente, au patient plutôt qu'à l'acte", mais aussi "faire plus travailler ensemble la (médecine de) ville et l'hôpital", déléguer certains actes aux paramédicaux, ou "débureaucratiser" la santé.

Dans chacun de ces "bassins de vie", "il faut une feuille de route de santé qui va inclure l'hôpital, la clinique, le paramédical, etc.", a-t-il dit.

Régulariser les PADHUE pour « mettre fin au scandale des déserts médicaux »

Emmanuel Macron a également dit souhaiter "régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins", afin de "mettre fin au scandale des déserts médicaux".

Quelques milliers de PADHUE exercent comme non-titulaires dans les hôpitaux, avec des salaires inférieurs aux praticiens européens. Selon plusieurs syndicats, ils représentent environ un quart des praticiens exerçant aujourd'hui à l'hôpital.

Ces médecins sont aujourd'hui laissés "dans une précarité administrative qui est complètement inefficace", a estimé Emmanuel Macron.

Plusieurs syndicats alertent depuis le début de l'hiver sur de nouvelles règles qui obligent depuis un an les padhue à passer des épreuves de vérification des connaissances (EVC) pour pouvoir continuer à exercer. Beaucoup ont échoué à ce concours et se sont retrouvés fin décembre "en rupture de contrat".

La loi immigration adoptée au parlement mi-décembre a prévu l'instauration prochaine d'une nouvelle carte de séjour pluriannuelle "talent - profession médicale et de la pharmacie", pour répondre au "besoin de recrutement de personnels qualifiés de santé", en premier lieu les PADHUE.

Doublement des franchises médicales

Enfin, le président a défendu le doublement des franchises sur les médicaments, passant de 50 centimes à 1 euro.

Le gouvernement a besoin des 800 millions que devrait rapporter cette mesure pour respecter les prévisions de recettes du budget de la sécu, voté avant les fêtes.

"Dire qu'on va passer de 50 centimes à 1 euro" par boîte de médicaments, "je n'ai pas le sentiment qu'on fait un crime terrible, mais je pense que ça responsabilise et que c'est une bonne mesure", a-t-il jugé, tout en estimant qu'il faudrait continuer à protéger les personnes touchées par des affections de longue durée avec un plafond de "50 euros par an".

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"La médecine, le soin, les médicaments, ça ne coûte pas rien" a-t-il dit. Le système de protection sociale "prend déjà beaucoup en charge, quasiment tout".

Avec AFP

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