Article
"Je prends acte que la localisation de ce dispositif de santé publique ne fait plus consensus (...) et suspens donc ce projet sur ce lieu", a annoncé Michèle Rubirola, première adjointe écologiste de la ville de Marseille, en charge de la santé.
"J'ai entendu les doutes des citoyens sur cette implantation, mais aussi la mobilisation en faveur de ce projet. Je regrette cependant une instrumentalisation politique de ce dispositif médico-social", ajoute-t-elle, confirmant une information de La Provence.
Selon le quotidien, l'avis de l'État a été déterminant. Il participait au comité de pilotage et a émis un avis défavorable durant la réunion, ce dont le collectif de riverains "citoyens enfants Libération" s'est félicité.
Un projet « inadapté et irresponsable » selon la droite
La municipalité de gauche à la tête de la deuxième ville de France était prête à ouvrir ce site début 2024, huit ans après l'ouverture à Paris et Strasbourg d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) et près de 40 ans après l'inauguration du premier dispositif de ce type à Berne, en Suisse.
Ces salles, rebaptisées HSA en France et dont l'expérimentation a été prolongée jusqu'à fin 2025, permettent aux personnes marginalisées, qui s'injectent dans la rue, de le faire dans un environnement sécurisé, propre et en présence de personnel qualifié. A la clef, une réduction de la morbidité et de la mortalité.
"Depuis le début ce projet était inadapté et irresponsable !", a réagi de son côté le groupe d'opposition municipale Une volonté pour Marseille sur X.
A droite, la présidente divers-droite de la métropole Martine Vassal ou le président de région Renaissance Renaud Muselier se disaient officiellement favorables à une HSA, qu'ils qualifiaient de "salle de shoot", mais pas sur son emplacement prévu, et plutôt près d'un hôpital.
Plusieurs riverains de la future salle, qui devait s'installer boulevard de la Libération près de la Canebière, s'offusquaient aussi du choix de leur quartier, soulignant qu'il n'est pas un lieu de consommation et qu'il abrite plus de 5 000 enfants dans un rayon de 700 mètres.
Il y a quelques jours, le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan avait indiqué attendre une position du gouvernement sur ce projet, ajoutant: "on ne fait ni sans la population, ni sans les professionnels de santé et encore moins sans le gouvernement".
Avec AFP