Dérives sectaires : le nouveau visage des gourous soignants

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[Podcast] Longtemps spectaculaires mais marginales, les pratiques sectaires sont désormais diffuses et imprègnent à bas bruit tous les aspects de notre vie sociale. Comment la santé peut-elle s’en prémunir ? C’est le sujet du nouvel épisode du podcast Aux bons soins.

Dérives sectaires : le nouveau visage des gourous soignants

© IStock

Les mouvements sectaires ont bien changé depuis 1995, année où la France découvrait horrifiée la mort tragique de 16 personnes membres de l’Ordre du Temple Solaire, retrouvées carbonisées dans un hameau du massif du Vercors. Mais si les mouvements extrêmes de ce type ont perdu en influence, leurs techniques n’ont pas disparu : dans la santé notamment, de nombreux pseudo-thérapeutes utilisent des méthodes similaires et obtiennent une emprise comparable sur leurs victimes. Comment les identifier, et comment combattre leur influence ? C’est ce que tente de savoir le dernier épisode du podcast Aux bons soins avec son invitée, Pascale Duval, directrice et porte-parole de l’Union nationale des associations des familles et de l’individu victimes de sectes (Unadfi).

55% des signalements que reçoit l'Unadfi concernent la santé et le bien être

Car il faut bien se rendre compte que l’imprégnation du monde de la santé par les gourous est loin d’être un épiphénomène. La preuve : 55 % des signalements que reçoit l’Unadfi concernent la santé et le bien-être, révèle Pascale Duval. Il faut dire que les personnes malades sont particulièrement vulnérables aux discours volontiers simplificateurs et toujours optimistes que leur servent les charlatans de tout poil. « La santé est un moyen d’avoir une emprise sur la personne », décrypte la directrice de l’Unadfi, ce qui peut conduire à la radicalisation et à la triple rupture qui caractérisent une situation sectaire : « rupture avec soi-même », « rupture avec son environnement proche », et « rupture avec la société ».

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Une fois qu’une personne est sous l’emprise d’un pseudo-thérapeute, il est très difficile de l’en faire sortir, car « être sous emprise, c’est s’interdire de douter », souligne Pascale Duval. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer, car « il y a des déclics », rappelle-t-elle. Et surtout, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas sans relâche effectuer un travail de prévention contre les pratiques sectaires qui infiltrent la santé. Pour savoir comment, ça se passe dans votre casque !

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