Compétence des soignants, inégalités d’accès, manque de Com... La Cour des comptes tacle l’Agence de biomédecine

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L’Agence de biomédecine, notamment chargée de superviser en France les dons et prélèvement d’organes, pourrait mieux faire à de nombreux titres, a estimé aujourd’hui la Cour des comptes, soulignant le niveau décevant des greffes depuis plusieurs années.

Compétence des soignants, inégalités d’accès, manque de Com... La Cour des comptes tacle l’Agence de biomédecine

© IStock

"L'agence pourrait mieux communiquer sur le don d'organes et de tissus", ces derniers comprenant notamment la peau et la cornée de l'œil, écrivent les Sages de la rue Cambon dans un rapport.

Le nombre de greffes réalisées en France n'a toujours pas retrouvé son niveau d'avant la crise sanitaire du Covid, alors qu'il s’essoufflait déjà avant celle-ci. En cause, notamment un taux important de refus : près d'un tiers des proches de patients décédés n'acceptent pas qu'un prélèvement ait lieu.

Dans ce contexte, l'Agence "gagnerait aussi à agir davantage en direction des professionnels de santé, au contact direct avec les donneurs potentiels et leur famille", ajoute la Cour des comptes.

Ses critiques dépassent néanmoins cette seule question de communication. La Cour reproche aussi à l'Agence un suivi insuffisant pour répondre aux besoins en matière de greffes, avec de fortes disparités d'une région à l'autre.

La Cour des comptes évoque un manque de contrôle des compétences des soignants chargés de réaliser les greffes

"La persistance des inégalités d’accès à la greffe d’organes, particulièrement pour les reins, et l’augmentation croissante des besoins depuis plus de 25 ans, attestent du caractère encore trop limité des progrès réalisés par l'agence en matière de régulation de l’offre et la demande", argumentent les Sages.

Ceux-ci évoquent aussi un manque de contrôle des compétences des soignants chargés de réaliser les greffes. Ils recommandent à ce titre d'imposer un seuil minimum d'activité en dessous duquel une équipe médicale ne serait plus autorisée à effectuer des greffes.

Enfin, la Cour se montre critique sur les performances françaises pour un type de greffe d'une nature particulière : la moelle osseuse, cruciale pour traiter des maladies très graves comme les leucémies.

Les greffes de moelle osseuse, qui sont très restrictives en matière de compatibilité entre donneurs et receveurs, sont toujours réalisées à une majorité écrasante (90%) à partir de prélèvements réalisés à l'étranger.

De plus, l'Agence, malgré plusieurs campagnes de communication, peine à convaincre les jeunes hommes à accepter de donner leur moelle osseuse, alors que ce profil manque particulièrement dans les registres français.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/don-dorganes-et-de-tissus-la-parole-aux-acteurs-de-la-chaine
 

"Le profil des donneurs reste encore très largement féminin et relativement peu diversifié, attestant des difficultés de l’agence à convaincre les publics ciblés", regrette la Cour.

Avec AFP

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