Classement général des spécialités 2024 : Internes, mais pas internistes !

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Choisir sa spécialité, c’est choisir sa vie, ou presque… C’est en tous les cas choisir son exercice futur. Avec les EDN il n’y aura plus, un seul classement avec toutes les spés, mais 13 classements dans des groupements de spés... Alors, pour ce dernier classement, quelles sont les spécialités les plus choisies en 2023-24 ?

Classement général des spécialités 2024 : Internes, mais pas internistes !

© DR

Pas une révolution, ni un immense chambardement, mais le tiercé de tête est modifié. Si la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique reste l’indétrônable numéro 1, l’ophtalmologie est passée 3e, sa pire place (relative) depuis la création du classement. Et la dermatologie lui a piqué sa place de 2e

Une spécialité a gravi l’Everest avec un saut de 6 places d’un coup : anatomie et cytologie pathologiques, cette bonne vieille anapath', est remontée à la 25e place. « C’est une spécialité méconnue et pourtant très variée, avec de vraies responsabilités envers le patient et un très bon confort de travail », explique Yoan Ditchi, anapath’ à l’hôpital Saint-Louis (AP-HP).

La plupart des spécialités chirurgicales ont bondi dans le classement comparé à l’année passée. 5 places de mieux pour la chirurgie thoracique et cardiovasculaire (28e), 4 places gagnées pour la chirurgie vasculaire (24e), tandis que la chirurgie orale (19e) et la chirurgie maxillo-faciale(4e) ont chacune progressé de 3 places. Du coup, la chirurgie maxillo-faciale entre dans les spécialités préférées des internes, juste au pied du podium. À croire que les propos de Cédrik Sainte-Marie, ex-président de l’Association française des jeunes chirurgiens maxillo-faciaux, ont porté leur fruit : « Peu de gens savent exactement ce que c’est, même chez les médecins. On pense stomatologie, dentaire, mais c’est bien plus que cela. Ça va de la stomatologie à l’orthognatique, c’est aussi la cancérologie de la face et de la cavité buccale, où l’on s’occupe de la totalité de la prise en charge du patient : diagnostic, traitement chirurgical, reconstruction, surveillance... » 

« Les internistes ne sont pas de ceux qui gagnent le plus, mais ils ont une vraie passion pour la médecine »

Bien sûr il y a aussi des perdants, si on peut dire, ou plutôt des spécialités moins choisies par les internes. Et la plus grande chute (de 13 places), qu’on peut qualifier d’ailleurs de vertigineuse, concerne médecine interne et immunologie clinique. Les internes ne se sont pas précipités pour devenir internistes, la spécialité se classe 32e. Peut-être la lassitude d’un manque de reconnaissance ? Le Pr Philippe Morlat, ex-président de la Société nationale française de médecine interne, nous parlait de sa spé : « Les internistes ne sont pas de ceux qui gagnent le plus, mais ils ont une vraie passion pour la médecine, la vocation comme on dit. Et puis, ils ont généralement une volonté de travailler en hôpital. »

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/classement/specialites/2024

Deux autres spécialités ont baissé, mais en pente plus douce : la néphrologie (10e) et la neurochirurgie (26e) perdent chacune 5 places. Et comment ne pas parler de la médecine générale (39e), qui perd malgré tout 4 places… On s’interroge ici sur un effet de la création de la 4e année d’internat, comme avaient prévenu les syndicats ?

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/magazine/64

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