Vaccination : pour éviter l’exclusion des plus précaires, MSF va à leur rencontre

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Depuis le 8 juin dernier, MSF vaccine à tour de bras les personnes éloignées du système de santé. Une mobilisation pensée pour éviter d’aggraver leur détresse sociale.

Vaccination : pour éviter l’exclusion des plus précaires, MSF va à leur rencontre

Éviter l'oubli des personnes précaires. C’est l’objectif que s’est fixé Médecins Sans Frontières. Alors que la campagne de vaccination s’accélère en France, l’association française part à leur rencontre depuis le 8 juin dernier en Ile-de-France. « Nous allons auprès des personnes qui ne l’aurait jamais fait autrement », détaille Cristina Castro, la responsable des activités Covid en Ile-de-France.

En tout, près de 5 000 personnes ont été vaccinées depuis le lancement de leur campagne qui doit durer jusqu’à la fin du mois de septembre. « Nous parlons surtout des sans domicile fixe, mais également les personnes en situation irrégulière, celles qui n’ont pas de sécurité sociale, qui sont éloignées de la société ou encore qui ne parlent ni français ou anglais », explicite la référente, qui précise que MSF est « la seule ONG qui vaccine tous les jours ».

Pour elle, pas de doute, les difficultés d’accès au vaccin des plus précaires a tout d’une « double-peine. » « Ça ne fait qu’empirer leur situation », assure-t-elle. Une scénario que Médecins Sans Frontières tente d’éviter en allant les chercher. « Nous ne faisons que de l’aller-vers », confie celle qui indique que son association n’est installée que dans les lieux où les plus précaires se rendent régulièrement. « Les personnes auront toujours faim et viendront toujours chercher à manger », explique-t-elle. Cela, sans oublier que poser ses quartiers dans les structures fréquentées par ces publics « augmente les chances d’administrer la seconde dose ».


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Depuis les annonces d’Emmanuel Macron le 12 juillet dernier, le nombre de vaccination réalisées par Médecins Sans Frontières en Ile-de-France a bondi. « Ainsi, 1 962 doses ont été administrées entre le 12 et le 23 juillet par les équipes MSF à Paris et en Ile-de-France, contre 755 les deux semaines précédentes », détaille l’association dans un communiqué de presse diffusé fin juillet. Une effervescence qui pousse à s’intéresser aux motivations vaccinales des plus précaires. « La majorité souhaite se protéger ; notamment les personnes qui n’ont pas de sécurité sociale », assure Cristina Castro. Une peur du virus qui se mêle à l’angoisse que génère l’impact du pass sanitaire sur leur quotidien. « Même s’il n’est pas encore obligatoire pour les structures d’hébergement, ils ont peur que cela le devienne », image la spécialiste. Cela, sans oublier que les tests de dépistage deviendront bientôt payant. « Et ils n’ont pas les moyens de se les acheter. »

Fin juillet, Médecins Sans Frontières réclamait des moyens supplémentaires « pour faire monter en puissance les initiatives de vaccination pensées spécifiquement pour ce public ». « Nous sommes confrontés à des difficultés de recrutement de ressources médicales… Notamment parce que nous avons es grilles salariales qui sont moins élevées que dans les centres de vaccination », explicite Cristina Castro. Une pénurie, selon MSF, pourrait participer à accentuer l’exclusion des plus précaires, privés tant de vaccination que de pass sanitaire.

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