Vaccin Covid : le boom du marché noir

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[Mise à jour le 20 juillet] - Propositions indécentes. Il y avait déjà des cas de fraudes vaccinales mais depuis les annonces d’Emmanuel Macron au sujet de l’extension du pass sanitaire, le phénomène s’amplifie. Et les contrôles aussi.

Vaccin Covid : le boom du marché noir

« Recherche professionnel de santé prêt à jeter l’injection dans l’évier, tout en me certifiant vacciné.e. » Cela fait quelques jours que ce genre de messages, reçus par des soignants, sont publiés sur les réseaux sociaux.

Depuis que le président a étendu l’usage pass sanitaire à la majorité des activités, non seulement les manifestations se succèdent mais les tentatives de fraudes également.

Des journalistes de la Dépêche se sont rendus au vaccinodrome de Toulouse et ont récolté des témoignages des organisateurs expliquant que de nombreux patients proposent un petit billet en échange d’un faux vaccin (des sommes allant de 200 à 1000 euros en liquide pour éviter l’injection de liquide).

« Nous avons prévenu tous les personnels en charge des injections, que nous étions conscients du phénomène. Il s'agit d'être toujours très pédagogues, d'expliquer qu'accepter cela, c'est piétiner le travail de milliers de soignants à travers la France et le monde. Mais, nous avons précisé que nous serions intraitables, et qu'il y aurait des sanctions disciplinaires, et même une réponse pénale en cas de prise en défaut », a témoigné à nos confrères, Alix Cramon, coordinateur au vaccinodrome pour le Samu 31. Avant d’ajouter : « En ce qui concerne les personnes qui proposent de l'argent, nous faisons un rapport à la direction du CHU, quand on a leur identité, et c'est le CHU qui doit décider d'éventuelles poursuites. »

Aboutissement de la fraude en revanche du côté de l’équipe de journalistes du Parisien, qui dans une caméra cachée ont réussi à obtenir un faux certificat de vaccination pour 300 euros. Une fraude qui a nécessité la coopération de plusieurs membres du personnel du centre.

Mais qui dit développement de la fraude, dit également opérations de police pour les contrer. Le 13 juillet, les enquêteurs de la brigade de lutte contre la cybercriminalité ont arrêté six personnes qui ont été mises en examen selon les informations du journal Le Monde. Dans la région de Lyon, les Yvelines et le Val-de-Marne, elles sont membres d’un réseau de fraude qui proposait via le compte Snapchat « Médecin incroyable » de faux certificats de vaccination moyennant quelques centaines d’euros.

Parmi les personnes de mèche, une agente administrative travaillant dans un centre de vaccination situé en banlieue lyonnaise, en charge de réserver des créneaux de vaccination, 10 à 20 par jour. Les acheteurs envoyaient toutes leurs informations nécessaires pour obtenir le certificat, mais sans se présenter pour recevoir l’injection. Selon les enquêteurs, 400 acheteurs ont été identifiés mais ils pourraient être bien plus nombreux.

Parmi les personnes mises en examen, « trois d’entre elles, les plus impliquées, pour des faits d’« atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée, faux et détention de faux administratif, blanchiment aggravé et association de malfaiteurs » », peut-on lire dans l’article du Monde. Deux personnes ont été placées en détention provisoire et les autres sous contrôle judiciaire.

Nouveau coup de filet du côté de Bagnolet. Vendredi 16 juillet, la BAC tombe sur un homme au comportement suspect. En le contrôlant, ils trouvent sur lui une quarantaine d'attestations vaccinales et plusieurs milliers d'euros. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire. Après un examen attentif des attestations en question, les enquêteurs sont remontés jusqu'à une complice de choix : une pharmacienne qui officiait dans un centre de vaccination de l'Haÿ-les-Roses et qui revendait le précieux sésame pour pas moins de 250 euros l'exemplaire, comme le rapporte Franceinfo. Elle a également été placée en détention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte pour « faux documents administratifs », « atteinte à un système de traitement automatisé de données », « participation à une association de malfaiteurs » et « blanchiment en bande organisée », « détention de faux document administratif » et « refus de remettre une convention de chiffrement », listent ainsi nos confrères. 

Quant à savoir l’ampleur que prend ce phénomène de fraude, le ministère de la Santé se voulait rassurant début juin, précisant que cela restait « très limité ». Et vous, avez-vous fait l’objet de demandes de ce type ?

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