Un couple de médecins touche près de 100.000 euros pour passer d'un désert médical à un autre

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Un couple de médecins sexagénaires, a quitté un village de la Sarthe au mois de décembre dernier, pour s’installer, deux mois plus tard dans la Manche. La maire du village sarthois, qui se retrouve sans médecin, s’est révoltée sur Facebook des sommes d’aide à l’installation versées par l’Assurance maladie.

Un couple de médecins touche près de 100.000 euros pour passer d'un désert médical à un autre

« Comment L’état peut-il accepter de verser 100 000 euros à des médecins qui ont déserté un territoire sous doté pour s’installer 2 mois après à une centaine de kms… Les patients abandonnés apprécieront ! C’est ça le quoi qu’il en coûte ? Ils ont quitté Fresnay le 15 décembre 2021 …. Écœurant ! » C’est par ces mots forts publiés sur son profil Facebook que Fabienne Labrette-Ménager, maire de Fresnay-sur-Sarthe a mis le feu aux poudres. Et depuis l’affaire s’emballe, au point que l’édile a été invitée à raconter toute l’histoiree, ce mercredi 30 mars, lors de la matinale de BFM : « Ils nous avaient prévenus au mois de décembre qu’ils voulaient partir en retraite. Ca faisait plus de 25 ans qu’ils exerçaient à Fresnay-sur-Sarthe. Donc ils sont partis le 15 décembre. Et puis le week-end dernier sur le marché, j’ai été interpellé sur un marché par un habitant qui me dit, savez-vous où ils sont partis ? Je savais qu’ils avaient acheté une maison en Normandie mais je ne savais pas précisément où. Et ce sont vos confrères de Ouest France qui ont traité l’affaire en mettant en avant le fait, qu’ils s’étaient installés en Normandie en empochant chacun un chèque, l’un de 50 000€ l’autre de 43 000€. »

 

La maire en colère fait référence au contrat d’aide d’installation au médecin versé automatiquement au praticien lorsqu’il s’installe dans une zone sous-dotée. Mais l’incohérence de la mesure la révolte : « Mais nous aussi nous étions sous dotés, moi je ne comprends pas qu’on arrive d’une zone sous dotée et qu’on donne une aide pour un autre territoire sous doté, il y a quelque chose qui ne va pas quand même. On est en compétition de territoire, ça ne va plus. Dans ma ville, il reste deux médecins. On est vraiment dans la panade. J’appelle nos jeunes médecins, venez chez nous, on vous recevra bien ».

 

Interrogé par Ouest-France, le directeur de la CPAM de la Manche, Philippe Decaen, explique qu’il n’était pas au courant que les médecins venaient d’une "zone sous-dotée", mais "même si je l’avais su, ils avaient le droit au contrat d’aide à l’installation des médecins (Caim). C’est automatique". Après, pas d’emballemenet non plus, cette aide ne peut être versée qu’une seule fois, contre un engagement de rester au minimum 5 ans dans la zone et de travailler au minimum deux jours et demi par semaine. Philippe Decaeeen précise : « On est dans une logique de liberté totale d’installation, même si cela peut avoir des effets qui peuvent être perçus comme pervers, des effets d’aubaine. »

 

Bien sûr ce sujet est épineux dans un contexte où six millions de Français n’ont pas de médecin traitant et alors que chacun des candidats à la présidentielle cherche des solutions pour combler ces déserts médicaux.

 

 

 

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