T2A : un système de financement qu’a percé Véran

Article Article

« La stratégie d’Alésia »

T2A : un système de financement qu’a percé Véran

Olivier Véran a une nouvelle fois critiqué la T2A, cette fois en pointant les unités de réanimation. Le député LREM estime que le système de financement est un levier pour fermer des services peu rentables.

La tarification à l’activité vit-elle ses derniers jours ? Maintenant qu’elle est enfin bien installée dans les hôpitaux, elle semble attaquée de toutes parts. Il y a à peine une semaine, Agnès Buzyn avait dénoncé ses « effets pervers ».

Olivier Véran, à son tour, a à nouveau titillé la T2A lors d’un café Nile, ce mercredi, sur le thème « Hôpital et territoires : évolution ou révolution ». Et il va encore un peu plus loin dans l’analyse du côté pervers du système.

Pour fermer en loucedé

« Quand vous êtes un hôpital, l'unité de réanimation est payée à la T2A. Si votre unité de réanimation est occupée pour moitié, le personnel présent est quant à lui là pour un service plein. Il y a donc une dissociation entre la valorisation théorique et réelle du service », a rappelé le député LREM de la première circonscription de l’Isère, dont les propos ont été rapportés par l'APMnews.

Dans un rapport sur le financement des hôpitaux commandé par Marisol Touraine, rendu en avril dernier, il avait recommandé une réforme de la T2A, et en particulier que 85 % de l’argent reçu par les unités de réanimation ne dépende pas de l’activité. Mais depuis, des « autorités compétentes » lui auraient fait comprendre l’avantage qui se cache derrière la T2A en réanimation.

« J'ai compris que parfois, le financement par la T2A peut être la stratégie d’Alesia : on assèche le financement d'un service qu'on n'a pas le courage politique de fermer, en se disant qu'il finira par coûter tellement cher que l'hôpital le fermera par lui-même », a-t-il expliqué. Vicieux, et lâche, n’est-ce pas ?

Cartographie, GHT, télémédecine

Le neurologue estime que c’est « une mauvaise façon d’envisager les choses ». Il préfère faire coller besoins et financements. « Si on doit fermer, on ferme », a-t-il affirmé. Et donc, pour ce faire, « revisiter la cartographie hospitalière, pour répondre à la mission d’offre de soin sur l’ensemble du territoire ». Parfois au détriment des structures qui ne répondent plus aux besoins de santé.

Il a également souligné le besoin de revoir en profondeur le système de soins. Selon lui, les tarifs hospitaliers ne répondent plus au secteur depuis 10 ans, et leur évolution nuit à l’investissement immobilier. Les GHT seront pour lui un outil de régulation des activités. Le Rapporteur général de la Commission des Affaires Sociales à l'Assemblée estime enfin que la télémédecine va engendrer « un changement majeur de référentiel » dans les prochaines années.

Source:

Jonathan Herchkovitch

Les gros dossiers

+ De gros dossiers