Surtraitement : halte au gavage !

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Les bons conseils donnés aux médecins britanniques

Surtraitement : halte au gavage !

Trop de médecine ne tue pas la médecine, mais l’excès de soins peut avoir des conséquences dramatiques pour les patients. Le surtraitement est un problème bien connu, auquel s’attaquent de plus en plus de praticiens dans le monde. Dernière initiative en date : un papier de l’Academy of Medical Royal Colleges, publié il y a deux semaines dans le British Medical Journal.

Dans cet article, les représentants des facultés de médecine d’outre-Manche dénoncent « une culture du “plus, c’est mieux", où les médecins ont la charge de "faire quelque chose" à chaque consultation ». Ils ont donc lancé une campagne baptisée « Choosing Wisely » (« choisir avec sagesse »), déjà en vigueur dans plusieurs pays du monde, par laquelle ils demandent aux médecins d’identifier les actes qui, dans leur spécialité, sont effectués de manière routinière et dont la nécessité devrait être discutée ou remise en question. Un « Top Five » par spécialité peut ainsi être établi.

« Il ne s’agit pas, et il ne s’agira jamais, de refuser des soins ou de mettre en danger la sécurité de quelque manière que ce soit », explique le Pr. Dame Sue Bailey, l’une des auteurs de l’article, sur le site de la BBC. « Il s’agit simplement d’avoir une approche adulte des soins de santé, et d’être de bons gestionnaires des ressources dont nous disposons ».

Les patients britanniques ne semblent pas opposés à l’initiative. Jeremy Taylor, de l’association National Voices, l’explique, lui aussi sur le site de la BBC : « Nous savons que quand les patients sont impliqués dans les décisions, ils choisissent souvent moins d’intervention. Ils ne demandent pas des traitements nouveaux et sans fins, et font des choix adaptés – et souvent moins coûteux ».

Après avoir touché le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Suisse, l’initiative « Choosing Wisely » gagnera-t-elle la France ? Alors que dans notre pays, les médecins eux-mêmes estiment que seulement 72% des actes sont justifiés, voilà qui ne manquerait pas de pertinence.

Source:

Adrien Renaud

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