Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait hérissé les poils des psychiatres en déclarant vouloir les mobiliser pour repérer les profils radicalisés. Agnès Buzyn semble lui opposer une fin de non-recevoir.
« Nous sommes en train de travailler avec ma collègue ministre de la Santé pour essayer de repérer l'ensemble de ces profils qui demain peuvent passer à l’acte », déclarait le ministre de l’Intérieur le 18 août au micro de RTL, après les attentats perpétrés à Barcelone et Cambrils.
Des déclarations qui mettent le feu aux poudres
Gérard Collomb souhaitait mobiliser pour cela les hôpitaux psychiatriques et les psychiatres libéraux. Le but : débusquer les personnes qui se seraient radicalisées.
Mais si le ministre de l’Intérieur explique travailler de concert avec sa collègue de la Santé, Agnès Buzyn a dû elle faire face à la colère des professionnels de la psychiatrie. Le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH) a appelé dans un communiqué le Gouvernement à la prudence.
Le ministère de la Santé sort du silence
« Le fait de maintenant affirmer qu’un tiers des personnes inscrites au fichier FSPRT (Fichier des Signalements pour la Prévention de la Radicalisation à caractère Terroriste, « Fichier S », NDLR) présente des troubles psychologiques, semble plus relever de la surenchère de communication, que de la rigueur scientifique due aux enquêtes épidémiologiques supposées alimenter de telles affirmations », a assené le syndicat après les déclarations du ministre d’État.
Agnès Buzyn, qui ne s’était pas exprimée sur le sujet jusque-là, est enfin sortie de son silence. Cité par Hospimedia, le ministère de la Santé assure qu'il n'est « pas question de faire jouer aux professionnels de la psychiatrie un autre rôle que celui qui est le leur. » Un couac gouvernemental qui devrait rassurer les psychiatres.
Source:
Thomas Moysan