Money is not evil

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En France, les médecins parlent peu de leurs revenus. Aux États-Unis, bien que la question se pose plus ouvertement, les problématiques ne sont pas si éloignées des nôtres…

Money is not evil

L’argent et la santé font bon ménage aux États-Unis même si, dans le même temps, chaque décision médicale doit être pesée à l'aune de la solvabilité : mieux vaut être sûr que son patient a une bonne assurance avant de lui faire passer scanner et autres imageries risquant d’irradier son portefeuille.

Vers le milieu du XXe siècle, la médecine américaine (tout comme la médecine mondiale) vivait son âge d’or. L’espérance de vie progressait rapidement, aidée par le triomphe des sciences médicales. Les médecins eurent alors leur heure de gloire. Leur image était incroyablement positive, des super-héros au pays de Superman.

Durant cette période, les médecins américains, non mécontents de leur situation, prospéraient sous un modèle de paiement à l'acte. Ils pouvaient adapter leurs tarifs aux patients, à la plus grande satisfaction de ces derniers, qui considéraient alors que le salaire de leur « Doc » était mérité.

Flambée du salaire

Medicare arriva en 1965, et la rémunération des médecins augmenta exponentiellement. Leur revenu moyen atteignit ainsi six fois le salaire médian américain, et ils furent alors de plus en plus perçus comme des « profiteurs du système ».

D’autant qu’en 1974, une enquête du Congrès montra que les chirurgiens avaient réalisé 2,4 millions d’opérations inutiles, pour un coût de 4 milliards de dollars et 12 000 morts. La défiance et les avertissements envers la communauté médicale se firent de plus en plus pressants. Les médecins furent alors la cible de critiques virulentes comme les Américains savent en faire. Une situation qui persiste aujourd’hui.

Endettés et lassés

Malgré cela, beaucoup de médecins estiment ne pas gagner assez, avec près d’un demi-million de dollars de dette lors de l’entrée dans la vie active et une jeunesse « sacrifiée » (beaucoup en bavent pendant de nombreuses années).

Mais finalement, plus encore que l’argent, c’est le temps passé dans la paperasse ainsi qu’un respect amoindri pour la profession qui les poussent aujourd’hui à ne plus recommander leur métier aux jeunes. Ça vous dit quelque chose ?

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