Au moins une fois par an, un député ou sénateur tente sa chance en proposant un amendement ou une proposition de loi tendant à obliger les médecins à s’installer dans les zones désertifiées. Cette année, c’est le député socialiste Guillaume Garot (Nouvelle gauche, Mayenne), qui a tenté sa chance. En décembre dernier, il dépose http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion1542.asphttp://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion1542.asp, laquelle proposition a été renvoyée devant la commission des Affaires sociales ce 23 janvier dernier.
Conventionnement sélectif
Ce texte proposait la mise en place d’un conventionnement sélectif pour résoudre les difficultés d’accès aux soins. L’article 2 de ce texte proposait en effet un conventionnement sélectif pour les zones surdotées et uniquement pour les médecins exerçant en secteur 2. Cet article a été rétoqué par la commission, estimant « qu’imposer, tel qu’il est prévu, ce conventionnement sélectif dans les zones où l’offre de soins est élevée, engendrerait une baisse du nombre de conventionnement en secteur 1 des médecins souhaitant s’y installer ». Les députés ont par ailleurs supprimé l’article 3 de cette loi qui visait à assouplir les conditions d’emploi des praticiens hospitaliers diplômés hors Union européenne (Padhue). Si le député Guillaume Garrot est sorti déçu de cet examen de loi - sur les 6 articles initiaux n'en subsistent plus que deux - qui devrait passer en séance publique le 31 janvier prochain, les syndicats d’internes et de jeunes médecins en ont été réjouis.
Syndicats d'internes et de jeunes médecins réjouis
Ils se sont, pour l’occasion, fendu d’un communiqué de presse commun, regroupant l’Anemf, l’Isni, l’Isnar-IMG. Auditionnées le 16 janvier dernier, ces associations et syndicats d’internes ont exprimé leur opposition à toute mesure de coercition. « Les jeunes et futurs médecins constatent qu’ils ont été écoutés et saluent la suppression de cette mesure de la proposition de loi », se réjouissent-ils. Même s’ils se disent conscients des difficultés d’accès aux soins. Pour y pallier, ils préconisent d’organiser le cursus de la formation initiales dès les premières années dans les territoires. Et surtout, de faire en sorte que lesdits territoires soient attractifs.
Réagjir, le syndicats de jeunes médecins généralistes, « se réjouit de ce rejet qui n’aurait pas remédié au problèmes d’accès aux soins et rappelle que des mesures incitatives ont fait leur preuve ».
#installation #PPLGarot
Pour lutter contre les déserts médicaux : non au conventionnement sélectif
Soyons optimistes, des solutions existent ... nous y travaillons !@guillaumegarot @MinSoliSante @RevelNicolas @agnesbuzyn https://t.co/OIaoRMtdSp pic.twitter.com/ZChrGjAavh— ReAGJIR (@ReAGJIR) 24 janvier 2019
Et de citer des mesures qui ont fait la preuve de leur efficacité comme le dispositif de praticien territorial de médecine générale, qui permet de garantir un revenu et une protection sociale de qualité aux jeunes médecins. Depuis 2012 ce sont quelque 800 médecins qui ont pu profiter de cette initiative. Reagjir cite aussi le contrat d’engagement de service public (CESP) qui, contre une rémunération de 1200 euros versés aux étudiants et internes, les enjoint ensuite à exercer pendant un temps donné dans une zone sous-dotée.
"Élus, médecins, patients, nous avons tous besoin de dialogue et d’échanges pour penser l’accès aux soins, sans opposer les uns aux autres et en acceptant les évolutions de nos pratiques et des besoins de nos patients."#JeunesMG #Remplaçants #Désertshttps://t.co/NUR6srzVGD
— ReAGJIR (@ReAGJIR) 24 janvier 2019