Porté par le député Horizons Thomas Mesnier, cet amendement au projet de budget de la Sécurité sociale suscite la controverse chez les macronistes, et n'est pas soutenu par le gouvernement.
Il propose un "régime d'installation" plus strict pour les jeunes médecins qui voudraient s'installer dans des zones déjà denses. Il leur faudrait prendre la suite d'un médecin installé sur place "et/ou participer à un exercice secondaire et ponctuel en zone sous-dense".
Thomas Mesnier défend une incitation à s'installer dans les "zones sous-denses" en médecins, soit 87% du territoire, et pour lesquelles les règles actuelles d'installation resteraient inchangées.
"C'est une mise de départ pour lancer le débat", insiste le député de Charente, lui-même médecin.
Nous apportons une solution à un réel problème, les déserts médicaux
"Je ne sais pas si cet amendement sera examiné mais nous n'avons pas l'intention de l'oublier", a prévenu le président du groupe Horizons, Laurent Marcangeli, alors qu'un nouveau recours à l'article 49.3 de la Constitution est attendu sur la partie dépenses du budget de la Sécu, ce qui interromprait les débats.
"Nous apportons une solution à un réel problème. Les pires débats sont ceux qu'on ne mène pas, ceux qu'on essaye d'étouffer", a poursuivi Laurent Marcangeli.
L'amendement a été soutenu par certains élus Renaissance. "Je l'ai signé. Et je n'avais pas mesuré que ce serait un objet politique à ce point-là. Mais c'est un amendement de bon sens. On va nous dire que ce n'est pas faisable cette fois. Mais ce n'est pas grave, ça fait avancer le débat", estime l'un d'eux.
Dans une interview au Monde, le ministre de la Santé François Braun s'était "opposé à la coercition à l'installation. Pas par dogme, mais parce que ça ne marche pas. Ne mentons pas aux Français : le pays connaît, partout, des problèmes de démographie médicale. Ces personnes qui défendent la coercition, où pensent-elles trouver des médecins en trop ?".
Avec AFP