L’égalité professionnelle, au calendrier des manageurs en santé

Article Article

Ce 8 mars, SMPS a signé une charte promouvant l’égalité entre les femmes et les hommes dans les établissements de santé et médico-sociaux. Leur objectif revendiqué ? Voir (enfin) rayonner l’équité des couloirs aux postes à responsabilité !

L’égalité professionnelle, au calendrier des manageurs en santé

La Journée des Droits de la Femme, bientôt tous les jours ? C’est en tout cas le souhait formulé par le syndicat des manageurs publics de santé. Ce 8 mars, SMPS a signé une charte sur l’égalité homme/femme dans les établissements de santé et médico-sociaux. « En la signant, tous les élus SMPS s’engagent à la porter, à la promouvoir et à l’appliquer au quotidien tant dans leur management que dans leurs interactions avec les adhérents et sympathisants du SMPS », y écrit notamment le syndicat.

« La signature de cette charte est un moment important car l’égalité professionnelle est un de nos chantiers prioritaires », lâche le Président de SMPS, Jérôme Goeminne, quelques minutes avant d’y apposer sa signature. Et Caroline Chassin, directrice d’hôpital depuis quinze ans nommée chargée de mission à l’égalité professionnelle par SMPS de poursuivre : « Depuis que je me suis engagée dans la fonction publique, j’ai à coeur de travailler sur la question de l’égalité professionnelle. La santé est un milieu très féminisé, et c’est également la fonction publique la moins bien rémunérée… ». Cela, sans oublier que leur présence se fait de plus en plus discrète au niveau des postes à responsabilité.

L’idée de cette charte donc ? « Proposer un autre modèle, une autre vision des établissements et de leur fonctionnement/organisation, centrée sur un regard égal envers les femmes et les hommes », y clament-ils. Une vaste ambition, souvent formulée, que le syndicat compte réaliser en s’appuyant sur trois piliers.

Lutter contre les violences sexistes dans les établissements

Le premier ? Lutter contre les violences sexistes dans les établissements. « Selon une sondage récent, 90 % des médecins disent avoir vu des violences sexuelles et sexistes dans un établissements », détaille Clément Triballeau, directeur adjoint du CHU d’Angers. Des aides soignants aux directeurs, personne n’est épargné selon lui.  Une tâche d’ampleur donc qui s’appuie sur trois actions principales :

  • « Lutter contre les discriminations, les stéréotypes et le sexisme du quotidien ;
  • Accompagner celles et ceux dans la difficulté ;
  • Agir en citoyenne/citoyen» ; peut-on lire dans la charte.  

« On doit ramener une communication bienveillante, respectueuse des hommes et des femmes », traduit Clément Triballeau. Une mission qui passe par des actions de responsabilisation des manageurs, des formations, des expos photos, la généralisation de la capacité des DRH à accueillir la parole des victimes. « Et exposer ces actes devant la justice. L’harcèlement sexuel tombe sous le coup de la loi », rappelle-t-il.

Mener des politiques RH audacieuses pour l’amélioration de la QVT de tous

« Le second pilier vise à mener des politiques RH audacieuses pour l’amélioration de la qualité de vie au travail pour tous », enchaîne Caroline Chassin. Selon elle, l’auto-censure des femmes serait l’un des principaux freins à leur candidature. « Elles sont moins nombreuses à postuler aux postes à responsabilité car, souvent, elles limitent leurs ambitions », poursuit la chargée de mission. Tout en effectuant un travail de fonds sur les inégalités salariales et l’articulation des « différents temps entre la vie professionnelle et personnelle » - congés paternité, droit à la déconnexion, etc., SMPS compte donc « démystifier » l’accès aux responsabilités . « Nous souhaitons mettre en valeur la place des femmes dans les fonctions à responsabilité afin d’encourager la projection », souligne-t-elle.

Promouvoir l’égalité professionnelle à tous les niveaux du management et sur le territoire

Dernier pilier, mais même combat : promouvoir l’égalité professionnelle à tous les niveaux du management et sur le territoire. « Nous souhaitons encourager la formation et l’information de l’ensemble des manageurs. Cela, afin de faire émerger des bonnes pratiques et de les diffuser au sein de nos établissements », débute Carine Grudet, vice-présidente de SMPS et responsable juridique au CHU de Versailles. Une tâche qui s’accompagne de quelques actions concrètes. À commencer par la nomination d’un référent égalité. « Ce serait une personne qui témoignerait d’un intérêt fort pour cette problématique et qui serait en capacité de pouvoir impliquer l’ensemble des professionnels », détaille la responsable.

Pas question cependant de se reposer sur ces lauriers ! Pour mesurer l’impact de cette charte, un travail d’évaluation a été ajouté à la to-do list. « Tout cela n’aurait pas d’intérêt si on ne s’évalue pas. On veut jauger les actions et les pratiques innovantes qui auraient été mis en place au sein de nos établissements », poursuit la syndicaliste. Il ne manque plus qu’à espérer qu’ils décrochent une bonne note !

Source:

La charte du SMPS pour l'égalité professionnelle dans les établissements de santé et médico-sociaux

Les gros dossiers

+ De gros dossiers