"La France souffre d'une désindustrialisation importante qui se traduit par de fortes dépendances", souligne un conseiller présidentiel en rappelant les pénuries de paracétamol ou de semi-conducteurs pendant la crise du Covid-19.
Elle dépend à hauteur de 60 à 80% de l'étranger, notamment de la Chine, pour la production de médicaments dit matures (antibiotiques, produits d'anesthésie…), un seuil qui grimpe à 95% pour les biomédicaments.
Elle doit donc "renforcer sa souveraineté" en réindustrialisant et en innovant, tout cela dans un contexte de forte compétition internationale aggravée par les enjeux climatiques, relève encore la présidence.
Emmanuel Macron au labo Aguettant en Ardèche, qui fabrique des médicaments pour l’anesth-réa
Le chef de l'Etat visitera demain, 13 juin, l'un des trois sites du laboratoire pharmaceutique familial Aguettant, à Champagne (Ardèche), et prononcera un discours sur les perspectives en matière de souveraineté sanitaire.
Ce groupe plus que centenaire fabrique des médicaments injectables, notamment pour l'anesthésie-réanimation, qui ont connu pour certains des difficultés d'approvisionnement pendant la crise du Covid.
La France, comme d'autres pays européens, connaît des tensions sur les stocks de plusieurs médicaments, notamment pour enfants, dont certains d’usage courant.
Les annonces du président sont très attendues par les acteurs du secteur de la santé alors qu’une liste de médicaments prioritaires, susceptibles pour certains d'être relocalisés en France, devait être initialement publiée fin mai.
Elles interviennent dans un contexte critique pour le système de santé, confronté à une vague d'innovation sans précédent, au vieillissement de la population, à un schéma de financement très complexe et des prix jugés trop bas par les industriels sur les médicaments matures.
Avec AFP