Hypertension : des diagnostics largement insuffisants dans le monde

Article Article

Selon une étude publiée dans The Lancet, 8,5 millions de décès sont attribuables à des problèmes de tension élevée. L’occasion de faire le point sur le dépistage et la prise en charge de l’hypertension.

Hypertension : des diagnostics largement insuffisants dans le monde

Selon une étude publiée dans la revue The Lancet et menée par l’Imperial College de Londres, une pression sanguine élevée serait responsable chaque année de 8,5 millions de décès dans le monde.  

Une meilleure prise en charge de cette affection permettrait de réduire de 20 à 25% les attaques cardiaques et de 35 à 40% les AVC. Pourtant, plus de 700 millions de personnes sont atteintes d’hypertension sans pour autant prendre de traitement.

Un chiffre très élevé imputable à des lacunes dans le diagnostic selon l’OMS qui a publié un communiqué ce 25 août. « Environ 580 millions de personnes hypertendues (41 % des femmes et 51 % des hommes) ignoraient leur état car elles n’avaient jamais bénéficié d’un diagnostic », rappelle l’organisation onusienne. Pourtant, cette pathologie est facile à diagnostiquer, tout comme à traiter.

L’OMS détaille les pays qui ont le meilleur taux de diagnostic : Canada, Islande et République de Corée ainsi que ceux qui accusent le plus de retard à savoir l’Afrique subsaharienne, en Asie centrale, du Sud et du Sud-Est et dans les pays insulaires du Pacifique.

 « Alors qu’un traitement de l’hypertension, trouble facile à diagnostiquer et à traiter à l’aide de médicaments peu coûteux, existe depuis cinquante ans, le fait que tant de personnes hypertendues dans le monde ne bénéficient toujours pas du traitement dont elles ont besoin est un échec de la santé publique », a déclaré le professeur Majid Ezzati, auteur principal de l’étude et professeur spécialiste de la santé environnementale mondiale à la School of Public Health de l’Imperial College London, comme le rapporte l’OMS dans son communiqué.

Les recos françaises 

Du côté de la France, la HAS avait publié ses recommandations en 2016. Pour dépister un trouble le plus précocement possible, l’Institution rappelle en premier lieu l’importance d'une mesure régulière de la pression artérielle de ses patients. Le médecin traitant est, sans surprise, en première ligne.

Dans un second temps, dès qu’une anomalie est détectée, elle doit être assortie des mesures hygiéno-diététiques adaptées (arrêt du tabac, activité physique régulière, alimentation pauvre en sel et alcool, perte de poids si nécessaire). Ces mesures sont également une bonne prévention.  

Ces mesures doivent évidemment être accompagnée d’un traitement médicamenteux. La clé d’une bonne observance selon la HAS ? Choisir le traitement le moins contraignant possible : « proposer une seule prise par jour, privilégier des comprimés associant plusieurs molécules (associations fixes) lorsqu’une bithérapie est nécessaire et s’assurer que le traitement est bien toléré. »

Enfin, la HAS rappelle qu’une bonne information du patient permet son implication et donc une meilleure efficacité du traitement.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers