A Bordeaux, un généraliste tente de lutter contre les déserts médicaux

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Pierre-Henri alterne ses journées entre téléconsultations avec Bégadan et rencontre de ses patients à Bordeaux. Une façon de lutter, à sa manière, contre l’absence de médecins dans certaines régions de France. 

A Bordeaux, un généraliste tente de lutter contre les déserts médicaux

Dans les prochaines années, le nombre de médecins généralistes va continuer de baisser. Et cela jusqu’en 2024 explique la Dress*. Pour un retour à la situation actuelle, qui est déjà loin d’être idéale, il faudra attendre 2035 dans le meilleur des cas. Face à cette situation, les médecins s’organisent et tentent de proposer des solutions, sans s’épuiser pour autant. 

Le généraliste Pierre-Henri, a monté un cabinet à Bordeaux et un second à Bégadan. Là, avec des objets connectés et les IDE du village, il fait des consultations à distance. "L’idée c’est que les patients et patientes se rendent dans le cabinet médical pour qu’une personne leur prenne les constantes et qu’après, moi à distance, je puisse faire la consultation, explique Pierre-Henri. Les objets connectés me permettent d’ausculter le cœur, la gorge, etc. Et si besoin, je donne rendez-vous en physique pour réexaminer le ou la patiente.”

Car à ses téléconsultations s’ajoute une journée sur place par semaine. “Ce projet vise à créer des binômes entre généraliste et IDE. Je cherche aussi à créer des ponts entre une ville attractive et une ville sous dense.”

 

Permettre une continuité des soins

Pour l’instant, à Bordeaux, son cabinet compte deux associées et lui. Trois remplaçant·es assurent aussi la continuité des soins. “A ce jour, je suis le seul à faire les aller-retours avec Bégadan mais à partir de janvier, cela ne sera plus le cas. Et puis, on va rechercher de nouveaux médecins.”

A travers ces deux cabinets, il entend permettre une meilleure accessibilité et une vraie continuité des soins. Pour autant, pas question pour lui de s'épuiser avec des journées qui terminent à 22h. “Nous avons fait le choix de gagner un peu moins mais d’avoir un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso.” Par exemple, des assistants médicaux sont présents dans le cabinet médical de Bordeaux pour s’occuper de la partie administrative du soin, de la prise de rendez-vous et de rééditer les ordonnances. “Cela nous permet de ne faire que du soins, c’est du temps gagné pour nos patients”, continue ce généraliste.

Ce projet, né en mars 2021, séduit de jeunes médecins qui y voient là une manière de répondre aux déserts médicaux, sans pour autant enchaîner des journées de 16 heures. “Déjà, travailler seul, c’est plus possible aujourd’hui. Et à Bordeaux avec le roulement des remplaçant et remplaçantes, on arrive à être ouvert jusqu’à 21h, à répondre aux demandes de soins tout en avançant ensemble.”

Dans les semaines qui viennent, Pierre-Henri aimerait accueillir de nouveaux médecins pour agrandir son cabinet et en ouvrir d’autres. Alors si ce projet vous intéresse, vous pouvez le contacter par mail : contactcmbf@gmail.com... 

Source:

*Quelle démographie récente et à venir pour les professions médicales et pharmaceutique ? Constat et projections démographiques. Anguis et al. Les Dossiers de la DREES N° 76 • mars 2021.

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