Big Data en santé : qu’en faire ?

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Les internautes proposent de noter les médecins

Big Data en santé : qu’en faire ?

Marisol Touraine a lancé une grande consultation en ligne destinée à recueillir les opinions sur l’usage du big data en santé. Première – et seule – idée à ce jour : noter les médecins.

 

Le big data en santé est en marche. Dernier avatar en date de cette révolution en cours : une grande consultation en ligne sur l’ouverture des données de santé, lancée vendredi par Marisol Touraine. Pour y participer, rien de plus simple : il suffit de se rendre sur faire-simple.gouv.fr et d’émettre des propositions, qui peuvent être ensuite commentées par tous les inscrits.

Au final, que veulent les internautes ? Cinq jours après son lancement, force est de constater que la plateforme affiche une seule idée à son compteur : noter les médecins. « Comment choisir son médecin ? », s’interroge l’initiateur de la proposition, qui se déclare « complètement dégoûté »… par l’hygiène de son dermatologue.

Ça discute sec

« Noter les médecins, (…) on a déjà essayé sur les machines à laver. Résultat, elles sont toutes en classe A », remarque un internaute. « EXCELLENTE IDEE ! », s’enthousiasme un autre, qui développe : « je fréquente de nombreux médecins (hélas) et (…) beaucoup font le service minimum ! » Mauvaise idée, pour un troisième, qui redoute l’établissement d’un « rapport de force entre le patient et le médecin ».

Cinquante commentaires plus bas, une conclusion s’impose : les avis… divergent, comme sur tout forum d’échange normalement constitué. Bon courage au groupe de réflexion sur le développement du big data, mis en place par le ministère en 2015, et qui devra s’inspirer des retours des internautes.

Vers l’ouverture des données de santé

L’évaluation des médecins semble déjà en marche dans les faits, avec le développement spontané de sites de notations en ligne, comme NotetonDoc, QuiConnaitUnBon ou encore Les Bons Choix Santé. Mais leur essor est modéré, et l‘accès des données de santé pourrait donner un coup de fouet à la pratique.

Or si la loi Santé, votée en janvier, vient acter le principe d’ouverture de données de santé, il reste à en délimiter précisément les contours. Les perspectives sont colossales : à titre d’exemple, faire-simple.gouv.fr mentionne l’auto-évaluation en santé, l’aide au diagnostic médical ou le développement d’objets de santé connectés plus intelligents…

Des propositions en attente

Est-ce à dire que ces perspectives n’intéressent pas les patients ? Voire. Car certains internautes s’étonnent d’ores et déjà du fait que leurs propositions n’apparaissent pas sur le site. Manque de réactivité ou modération à la serpe ? L’avenir le dira : les internautes ont jusqu’en juin pour se faire entendre.

Source:

Yvan Pandelé

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