Au Brésil, l’épidémie s’envole

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Second pays le plus endeuillé du monde, le Brésil a enregistré, jeudi, 100 000 nouveaux cas de contaminations en 24h. Une flambée épidémique observée en marge de la propagation du variant amazonien P1 sur le territoire.

Au Brésil, l’épidémie s’envole

L’épidémie, incontrôlable au Brésil ? C’est en tout cas ce que laissent redouter les chiffres. Avant-hier, le pays de Jaïr Bolsonaro a enregistré 100 000 nouveaux cas de contaminations en seulement 24h. Une statistique affolante qui témoigne de l’envolée épidémique dont est victime le territoire.

Depuis le début de la pandémie, 300 000 Brésiliens sont décédés du Coronavirus. Derrière les États-Unis, le Brésil se place donc sur la deuxième place du podium des pays les plus endeuillés du monde. À noter que plus de 12 millions de Brésiliens, sur 212 millions d’habitants, ont été infectés par le Coronavirus depuis le début de l’épidémie.

Face à cette nouvelle flambée épidémique qui touche l’intégralité du territoire, le Brésil, tout autant que les pays voisins et le reste du monde, est en alerte. Et pour cause : depuis quelques semaines, le variant amazonien P1, qui serait plus contagieux et dangereux, se dissémine sur le territoire. Depuis quelques semaines, les victimes brésiliennes de la Covid semblent d’ailleurs être beaucoup plus jeunes. « Nous avons des patients par ailleurs en bonne santé âgés de 30 à 50 ans et c'est le profil de la majorité des patients », atteste le Dr Pedro Archer, mobilisé dans un hôpital de Rio de Janeiro, pour CNN.

Une actualité inquiétante qui a poussé Jaïr Bolsonaro, longtemps revendiqué anti-vaccins et anti-restrictions, à réagir. Désormais, le président brésilien mise en effet sur une accélération de la vaccination… Car actuellement, seuls 3,7 millions de Brésiliens ont reçu les deux doses.

Pourquoi les jeunes sont-ils plus touchés ?

Au travers de cette flambée épidémique, un constat s’impose : les patients admis dans les services de soins intensifs sont de plus en plus jeunes. Selon l’AFP, 27 % des décès survenus ces trois derniers mois au Brésil correspondraient à ceux de personnes âgées de 30 à 59 ans. Une hausse marquée de 7 % par rapport à décembre qui s’accorde avec la propagation du variant d’intérêt sur le territoire.

Pour l’heure pourtant, il est trop tôt pour dire si le variant brésilien est responsable du rajeunissement des victimes de la Covid-19. Selon les experts, d’autres pistes méritent en effet d’être explorées. « Vous avez un virus beaucoup plus transmissible, déclare notamment la microbiologiste Natalia Pasternak à CNN. [Cette flambée] peut simplement être le résultat épidémiologique d’une hausse du nombre de personnes infectées au même moment ».

Autre donnée à prendre en compte, selon les scientifiques : comme en France, ce sont les plus âgés qui passent en premier dans le calendrier vaccinal. Une priorisation qui pourrait biaiser les données recensées dans la population jeune.

 

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