Pour un choc d'attractivé médicale à l'hôpital

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FHF et étudiants in da place

Pour un choc d'attractivé médicale à l'hôpital

Les syndicats d’étudiants et les représentants hospitaliers, réunis au sein de la commission de l'attractivité de la FHF, demandent des mesures pour attirer plus de médecins à l’hôpital.

Les membres (1) de la Commission de l’attractivité de la Fédération hospitalière de France (FHF) s’inquiètent du manque d’intérêt croissant des médecins envers la médecine hospitalière. Dans une tribune qu’ils ont co-signée et publiée le 29 juillet dans Le Parisien, ils font l’état des lieux d’un système en souffrance démographique.

« Les établissements publics de santé subissent une situation de plus en plus tendue, avec un taux de vacance important de 27,4 % pour les postes de praticiens hospitaliers à temps plein. Or, sans médecins, le système de santé ne peut fonctionner ! », expliquent-ils.

À quelques semaines des annonces du Gouvernement sur la réforme qu’il compte engager dès 2019, syndicats étudiants et représentants hospitaliers mettent leurs propositions sur la table.

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Les signataires de la tribune ont formulé quelques propositions pour redonner de l’attractivité au statut de médecin hospitalier. « Avoir cette ambition, c’est faire le choix de réformer le système par une approche décentralisée, pensée au niveau des territoires. C’est oser casser les silos, redéfinir les statuts des praticiens et adapter les organisations médicales. C’est mettre un terme aux écarts de rémunérations et de contraintes entre les différents modes d’exercice », expliquent-ils.

Pour eux, cette attractivité passera par un regain de sens donné au métier. Pour cela, la Commission souhaite libérer du temps médical « pour que les praticiens puissent se recentrer sur leur cœur de métier et leurs multiples responsabilités ». Elle propose de redéfinir les protocoles de coopération entre professionnels de santé, notamment en insistant sur la pratique avancée et en repensant les métiers des professionnels impliqués.

Favoriser la porosité ville-hôpital

Sur les statuts également, des efforts sont nécessaires, estiment les signataires. « Pour les praticiens hospitaliers qui décident de passer dans le libéral, il est très difficile de revenir vers le public », souligne à What's up Doc Maxence Pithon, président de l’Isnar-IMG et signataire de la tribune. Comme ses co-tribuns, il demande à revoir les conditions de l’exercice mixte, notamment sur l’évaluation de l’expérience.

« L’expérience libérale n’est pas valorisée », explique-t-il. « Les médecins qui souhaitent une reconversion de la ville vers l’hôpital ne disposent pas d’équivalence, et doivent repartir de l’échelon 1. Il faut revoir le système pour favoriser la mobilité entre la ville et l’hôpital ». Ils souhaitent également trouver des solutions pour éviter la fuite des praticiens vers le privé et les inciter à poursuivre des carrières publiques.

« La ville ne peut pas travailler sans l’hôpital, et inversement », ajoute-t-il. C’est donc toute l’articulation entre les deux que Maxence Pithon, comme ses co-signataires, aimerait voir réformée dans le projet du Gouvernement.

Ciao le numerus clausus ?

Le maintien des postes hospitaliers assure également un maillage territorial indispensable à la qualité du système de santé. Pour l’assurer, les signataires proposent de « rendre obligatoire la démarche de gestion prévisionnelle des emplois et compétences médicales dans le cadre de conférences hospitalo-universitaires […]. Leur objectif sera de développer, avec une approche territoriale, une plus grande adéquation entre les besoins de soins de la population et la formation des futurs médecins ». L’idée serait d’instaurer un matching local entre la demande de santé et l’offre de formation. Une fois l’équilibre défini, le numerus clausus n’aurait plus de sens, estime le président d’Isnar-IMG.
 

Et pour lutter contre les déserts médicaux, ce matching devrait aller plus loin. « Nous savons que la majorité des internes s’installent près de leur lieu de formation », poursuit Maxence Pithon. « Il faut faire sortir les internes des CHU au sein des subdivisions. Par des stages ambulatoires, mais également vers les hôpitaux de proximité ». L’activité n’y est pas la même, et les médecins n’y sont pas formés.

(1) Signataires : Jean-Baptiste Bonnet, président de l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI) ; Clara Bonnavion, présidente de l’association des étudiants en médecine de France (Anemf) ; Pr. Michel Claudon, président de la conférence des présidents de CME de centres hospitaliers universitaires ; Jean-Pierre Dewitte, président de la conférence des directeurs généraux de centres hospitaliers universitaires ; Thierry Gamond-Rius, président de la conférence nationale des directeurs de centres hospitaliers ; Dr. Thierry Godeau, président de la conférence nationale des présidents de CME de centres hospitaliers ; Dr. Christian Müller, président de la Conférence des présidents de CME de Centres Hospitaliers Spécialisés ; Maxence Pithon, président de l'ISNAR-IMG ; Pr. Jean Sibilia, président de la Conférence des Doyens des facultés de médecine ; Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France (FHF)

Source:

Jonathan Herchkovitch

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