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MarcheProSanté, le nom résonne comme un grand groupe, un peu déshumanisé, c’est tout le contraire. La Marche, c’est une petite zone de campagne dans le Nord de la Creuse, à la limite du Berry[JC1] [LA2] [LA3] , et c’est de là que l’association a tiré son nom. Et dans ce petit paradis verdoyant, le Dr René Nicolas, ancien généraliste à la retraite et d’autres professionnels de santé du secteur ont monté une MSP associative sur 3 sites, 3 communes adjacentes : Bonnat, Châtelus-Malvaleix et Genouillac, à 20 minutes de Guéret et de son hôpital, un peu plus d’une heure de Limoges et son CHU, Montluçon et Châteauroux à 45 minutes.
« Quand je suis parti en retraite en 2019, on s'est dit avec tous les professionnels du secteur, il faut qu'on fasse quelque chose. La médecine évolue, on ne peut pas continuer comme moi je l'ai fait pendant 37 ans tout seul dans mon petit cabinet. Ça ne peut pas durer, c'est trop dur et ça ne correspond pas tellement aux jeunes médecins. Ils aiment bien exercer en groupe, discuter entre eux des cas, c'est normal. Moi aussi, j'aurais bien aimé travailler en groupe, malheureusement, à l'époque, ça n'était pas comme ça. »
« Le médecin vient avec son stéthoscope, ce n’est pas plus compliqué que ça. »
Il a donc lancé la MSP où il aurait rêvé d’exercer, plein d’avantages et zéro contrainte. « Le médecin vient avec son stéthoscope, ce n’est pas plus compliqué que ça. On fournit le local, le système informatique, le logiciel, le bureau, les chaises, tout ce dont il a besoin. Le médecin arrive. On lui demande, comment veux-tu exercer ? Combien de jours par semaine ? Est-ce qu'il y a certaines disciplines qui t'intéressent plus comme la gynéco, la pédiatrie, la géronto ? On est très souple. Nous sommes une MSP multisites associative, mais non soumise à l’ACI (Accord Conventionnel Interprofessionnel) et non soumise au SISA (société interprofessionnelle de soins ambulatoires), c'est à dire que quand on décide de faire quelque chose, ce n’est jamais imposé de l'extérieur. »
Et la Dr Sylanda Laurent, 33 ans, ne s’y est pas trompée. Elle a testé, a approuvé et a décidé de s’y installer en 2019. « J'étais en stage d'internat chez le docteur Nicolas. Puis je suis revenue plusieurs fois en remplacements. Il y avait une bonne ambiance et plein de jeunes professionnels. Tout le monde était très accueillant, jusqu’au maire qui est venu se présenter. Donc quand j’ai réfléchi à m’installer, j’ai choisi un endroit où je connaissais les gens. D’ailleurs je ne pense pas qu’il existe un jeune médecin aujourd’hui qui se dise, j’ai envie d’aller me mettre dans un coin tout seul, bien isolé. On cherche tous à être rassurés, les prises en charge sont de plus en plus complexes, ici j’ai trouvé du soutien. Je pouvais appeler et on allait m’aider, il y a une entraide professionnelle très forte. »
« Le maire prend régulièrement de nos nouvelles. Si on a une problématique, il y répond. Ils ont vraiment une écoute pas seulement technique, mais aussi humaine. »
Bien sûr, toutes les facilités matérielles mises en place par la commune et la communauté de communes ont compté aussi. « La mairie finance la secrétaire, ils nous nous ont mis à disposition des locaux et du matériel neufs, ils participent au dépannage, à la maintenance. On a une aide qui est énorme au niveau de de la mairie. Le maire prend régulièrement de nos nouvelles. Si on a une problématique, il y répond. Ils ont vraiment une écoute pas seulement technique, mais aussi humaine. »
D’ailleurs, pour le ou les médecins qui voudraient venir rejoindre MarcheProSanté, un accueil 4 étoiles les attend, comme le détaille le Dr Nicolas : « Le médecin qui veut s'installer, qui n’a pas un euro d'avance, il vient avec son savoir-faire, et on lui met tout à disposition gratuitement. Ce qu'on lui demande c'est de prendre en charge les patients et de bien les soigner. S’il vient avec un conjoint, on va s'occuper de trouver du travail au conjoint. On va s'occuper de leur trouver un logement. On prend tout, le médecin qui nous rejoint, sa famille et leurs bagages. »
La Dr Laurent, quant à elle, souhaitait une maison et un club de sport. « Quand je suis arrivée, c’était déjà acté. J’avais deux logements à disposition et même un logement de repli si j’avais besoin de faire quelques travaux ».
« MarcheProSanté m'a permis de m'installer en exercice coordonné mais avec une totale liberté dans la manière d’exercer. Il n'y a pas d'objectifs chiffrés à atteindre. »
Et sur le plan médical, aussi, la jeune généraliste a trouvé son compte : « Au quotidien, je côtoie mon assistante médicale, la secrétaire, l’infirmière en pratique avancée, l’infirmière Asalée. J’ai au téléphone régulièrement les infirmiers libéraux à domicile, les pharmaciens, et plus rarement les kinés, diététiciens etc. de la MSP. Il y a vraiment un maillage en toile d'araignée. J’ai adoré le challenge d’enrichir l’offre de soins sur un territoire rural, en augmentant le lien et la coordination entre tous les professionnels de santé du secteur. Et ça, dans les autres endroits qui auraient pu m'intéresser, ça n’aurait pas été possible. Les structures coordonnées habituelles sont très rigides en fait. Elles imposent trop de contraintes et moi je ne voulais pas rentrer là-dedans dès le début de mon exercice. MarcheProSanté m'a permis de m'installer en exercice coordonné mais avec une totale liberté dans la manière d’exercer. Il n'y a pas d'objectifs à atteindre, j’apporte juste de la compétence et une déontologie. L'esprit du secteur, c'est la bienveillance envers chacun des professionnels et envers les patients. »
La bienveillance et la convivialité, « les bonnes bouffes » du Dr Nicolas peuvent être un argument supplémentaire, « on organise des petites soirées, des petites fêtes pour maintenir l’ambiance dans le réseau. C’est notre but : que les gens soient bien soignés, mais que le soignant, lui, ne dépérisse pas, qu’il se sente bien dans sa vie personnelle comme dans sa vie professionnelle ».
D’ailleurs si vous êtes intéressés pour rejoindre MarcheProSanté (quelle chance !), vous êtes cordialement invités à venir passer un week-end là-bas « pour venir voir les installations, le territoire, comment on fonctionne, les bons restaurants, les activités à faire dans le secteur, en bref, pour tester avant de vous installer... »
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