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Un petit film singulier qui reste hélas au bord du grand bain attendu.
Il faut avoir "entendu", accompagné les patients atteints d'acouphènes pour comprendre à quel point ce symptôme, dont les causes sont diverses, peut avoir des conséquences épuisantes et parfois insupportables. En ce sens, le film de Gregori Graziosi n'appréhende qu'à moitié cette pathologie qui sert de prétexte pour symboliser un envahissement mental plus proche du délire que de l'obsession. A travers ce portrait de femme conditionnée à la performance, tentée entre la soumission à un modèle - qu'il soit sportif, amoureux ou médical - et un affranchissement qui correspond également à son tempérament, le film illustre parfaitement comment la lutte pour éteindre le symptôme peut aboutir au non sens. Et ce sont bien la fonctionnalité et la souplesse du coping qui restent la clé pour ne pas lui conférer une sursignification.
Mais, plus que le, récit linéaire et assez ténu, c'est finalement tout ce qui se joue en périphérie qui attire le plus le réalisateur, instillant une sobriété géométrique à son scénario à la Black Swan. La réalisation est aussi appliquée que la narration est confuse, nous perdant entre contorsions et ellipses. La composition d'ensemble, plus maniérée que vertigineuse, ne suffit pas à nous faire croire aux intrigues et aux personnages qui gravitent autour de Marina, interprétée par une Joana de Verona pourtant convaincante, encore moins à nous attacher à eux. Entre un médecin control freak parano fétichiste au petit pied, et des rivales aux motivations perpétuellement changeantes, le thème principal en devient accessoire. Dommage...