« Un cabinet sans médecin, mais avec 120 médecins potentiellement en téléconsult’ et une infirmière sur place, c’est notre réponse aux déserts médicaux »

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Répondre à la question des déserts médicaux est l’enjeu du moment. Fort de ses années d’urgentiste, Jérémie Goudour a décidé de mettre sa pierre à l’édifice grâce à un modèle territorial de téléconsultation : Omedys.   

« Un cabinet sans médecin, mais avec 120 médecins potentiellement en téléconsult’ et une infirmière sur place, c’est notre réponse aux déserts médicaux »

Jérémie Goudour, ancien urgentiste, a voulu développer une solution pour les patients qui font face un problème de santé alors que leur médecin traitant est en vacances ou dans l’incapacité de les recevoir en consultation. Car ce sont ces patients-là, additionnés à tous ceux  qui n’ont plus de médecins traitants qui échouent dans la salle d’attente des urgences.

Omedys est le premier cabinet de téléconsultation assisté et augmenté organisé sur un territoire. 120 médecins sont affiliés. Les médecins « partagent un temps médical résiduel disponible par vacations d'une demi-journée ou d'une journée, en complément d'une activité clinique habituelle. Ils sont en téléconsultation, alors que sur place, le patient est accompagné par un professionnel de santé, physiquement présent : une infirmière ou un pharmacien qui effectue la consultation grâce à des outils comme des stéthoscopes, otoscope connectés, caméra … » explique Jérémie Goudour. Pour l’instant Omedys est implanté dans la Sarthe et bientôt en Normandie et en Occitanie.

 « Notre innovation est essentiellement organisationnelle, complètement dans le cadre réglementaire, éthique, déontologique et scientifique, C'est un nouveau modèle de cabinet médical. Nous sommes validés par l'Ordre des médecins, l'assurance maladie, et les ARS », reprend Jérémie Goudour.

La solution est liée au médecin traitant du patient 

L’aventure commence en 2017 Jérémie Goudour et son associé se forment à la santé connectée à Bichat. En 2018, ils persuadent l’Ordre, les syndicats de médecins, l’assurance maladie et l’ARS du bienfondé de leur projet. Les professionnels ne sont pas enthousiastes face à cette nouvelle technologie. Le Covid leur permet de montrer l’avenir de la téléconsultation et d’ôter des esprits les plus sceptiques l’image d’une pratique dangereuse. Aujourd’hui ils réalisent 30 000 consultations par an. « C’est un modèle qui apporte une brique dans la résolution du problème de l’accès aux soins. »

La solution est liée au médecin traitant du patient : « soit, il nous l’envoie et nous lui adressons le compte rendu. Si le patient n’a pas de médecin traitant, nous le recevons en téléconsultation et scoront sa fragilité. Nous travaillons avec les CTS (Conseils territoriaux de santé) et l’Assurance maladie qui vont leur adresser un médecin traitant physique dans leur zone géographique d’habitation. Cela permet de mettre de la progressivité dans la réattribution des médecins traitants pour les personnes fragiles. »

Un modèle qui fait ses preuves « dans la revue scientifique issue des pays un peu en avance sur ces questions comme le Brésil ou la Suède, il est montré qu’un médecin qui connaît le patient va voir globalement la moitié des pathologies du patient en téléconsultation. Si le médecin n’a jamais examiné le patient en consultation physique, on descend à 20 % des signes cliniques. Quand une infirmière est à côté du patient, prend la tension, le pouls… 80 % des signes cliniques sont détectés. »

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