Oui téléconsulter, ça s’apprend ! Les 7 points pour vraiment se décider

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De plus en plus de médecins téléconsultent, c’est même devenu une offre de soins essentielle à proposer à ses patients, une nouvelle habitude médicale. Si vous n’avez pas encore franchi le pas, c’est peut-être que vous avez quelques a priori, ou que vous ne connaissez pas bien les différentes offres et façons de téléconsulter ! Julie Salomon, pédiatre et directrice médicale de Qare, vous partage ses 7 tips pour vous accompagner, dans votre décision.  

 

Oui téléconsulter, ça s’apprend ! Les 7 points pour vraiment se décider

© DR.

1 – Je me débarrasse de mes idées reçues sur la téléconsultation. 

“La téléconsultation c’est de la sous médecine“ 

Loin de là  ! Si la téléconsultation ne peut pas tout traiter, elle est néanmoins capable d’apporter des réponses utiles et précieuses à un grand nombre de pathologies. « Elle permet à certains patients de faire tomber les barrières qui les freinent pour aller vers la consultation en présentielle : des pathologies psychiatriques, des problèmes de santé sexuelle… Par le biais d’une visio, ils parviennent à passer outre certains freins, à aborder ces tabous. Le médecin en leur apportant une réponse experte peut leur redonner l’envie et la motivation pour oser franchir les portes d’un cabinet médical. » 

“La téléconsultation c’est compliqué d’un point de vue réglementaire et technique, je n’y comprends rien, ce n’est pas pour moi“  

« De plus en plus, les sociétés de téléconsultation se structurent, et bientôt il y aura un agrément qui signera leur sérieux et leur légitimité. Les sociétés de téléconsultation vont vous accompagner, en fonction de votre niveau d’aisance et de vos besoins, pour que vous ne vous sentiez pas seul, perdu dans l’univers innovant de la téléconsultation. C’est l’expertise de l’accompagnement des médecins et des patients, qui fait la valeur ajoutée de ces sociétés. » 

“Je risque de faire des erreurs de diagnostic, j’ai peur de ne pas avoir toutes les informations cliniques“ 

Cette crainte est tout à fait légitime. Et c’est pour cela, que « la téléconsultation ne s’improvise pas. Les médecins sont formés aux spécificités de la pratique médicale à distance par les sociétés de téléconsultation. On vous donne les moyens de connaitre les limites de la consultation vidéo, et comment accéder au maximum d’informations cliniques pour vous aider dans votre démarche diagnostique. Là encore, vous n’êtes pas seul ! »  

 

2 – J’évalue quelle volonté j’ai de faire évoluer ma pratique ? 

Avant toute chose il faut se poser les bonnes questions :  
-Est-ce que ma qualité de vie au travail me satisfait actuellement ?  
-Est-ce que j’ai l’impression de répondre de façon efficace à mes patients ?  
-Est-ce que j’arrive bien à concilier vie pro vie perso ?  

« La téléconsultation est une forme de télétravail qui permet au médecin d’avoir une interaction avec le patient, au moment choisi, dans les conditions choisies, et pour les raisons et motifs que le médecin se fixe. Le tout dans un environnement apaisant car plus souple : vous pouvez en effet téléconsulter de chez vous dès lors que vous vous assurez un espace permettant le respect de la confidentialité. La téléconsultation réduit un peu le stress et offre plus de confort d’organisation, et ainsi plus de confort personnel. » 

« Souvent le médecin n’arrive plus à répondre à la demande des patients, il ne peut plus être disponible pour eux autant qu’il le voudrait. Cette impression de ne pas satisfaire toutes les demandes augmente la pression et le stress. La téléconsultation permet d’optimiser et rendre plus efficaces les réponses aux demandes qui sont adressées au médecin. Par exemple pour une adaptation de traitement : j’ai besoin de poser des questions au patient, j’ai également besoin d’expliquer pourquoi je vais adapter de cette façon, voire en fonction de certaines réponses, je pourrais avoir plusieurs options. Tout cela peut se faire de façon synchrone, pendant la téléconsultation et on donne une réponse complète en un temps limité. Je n’ai pas besoin de faire trainer des échanges infinis de mails, de SMS… Ça aide les patients qui ont une réponse immédiate, et ça augmente la satisfaction personnelle du médecin qui a la sensation de bien faire son travail. » 

 

3 – Quel est le taux de mes consultations sans examen physique ? 

 « Un chiffre circule parmi les médecins : autour de 20% des consultations des généralistes ne nécessitent pas d’examen physique. Pourtant, les consultations imposent aux patients des déplacements, des prises de risque infectieux en salle d’attente, parfois pour seulement des demandes d’adaptation de traitement, des renouvellements d’ordonnance, expliquer un examen complémentaire, donner un avis qui ne nécessite pas d’examen physique soit parce que le médecin a déjà vu le patient, soit parce que ce motif ne nécessite pas d’examen physique. » 

Là, il faut se prêter à un petit exercice : « se poser la question et s’évaluer sur la semaine qui vient ou la journée qui vient, compter combien de patients sont venus dans mon cabinet et n’ont pas requis d’examen physique dans leur prise en charge ?  Ces patients-là auraient pu s’éviter de se déplacer, et vous auriez eu une journée plus fluide, moins chargée, tout en répondant à leur besoin. » 

 

4 – Quelles sont les contraintes/freins techniques pour mes patients et pour moi-même ? 

La connaissance de l’outil informatique, les compétences techniques, mais aussi le réseau Wifi, la connexion, je maîtrise ou ça me freine ? Et mes patients autour de moi, sauront-ils aussi se connecter, gérer l’outil ? « C’est justement quand on ne sait pas trop se jauger techniquement que l’expertise d’une société de téléconsultation va aider : dans la formation, dans la prise en main des outils, très intuitifs par ailleurs. Il y a un accompagnement, une vérification du matériel, et même vos patients seront accompagnés par le service support en cas de difficulté… » 

 

5 – Pour qui je lance ma téléconsultation ? Mes patients habituels ? Des nouveaux patients ? 

Là encore tout est possible en fonction du choix et de la volonté du médecin d’aller ou non vers de nouveaux patients. « Est-ce que je peux être utile pour des patients que je ne connais pas, et qui n’ont pas de ressource médicale ? Ou à l’inverse ma patientèle est-elle bien assez étendue ? De ce choix va découler le type de contrat à choisir avec les sociétés de téléconsultation. Les offres sont variées et adaptables, et bien sûr le choix du médecin s’applique en toute chose. Il n’est bien entendu jamais forcé à rien. » 

 

6 – Comment choisir la plateforme avec laquelle téléconsulter ? 

« Il faut choisir la société qui propose le plus large choix de types de téléconsultation, pour  trouver l’exercice qui vous convienne. » Est-ce que cette société propose des objets connectés, des centres de consultation ? Est-ce que je veux qu’un professionnel de santé accompagne mon patient ? Ou au contraire est ce que je veux que mes patients puissent me consulter de chez eux, en autonomie ? Et bien sûr y a-t-il des engagements contractuels, des obligations, un nombre minimum de téléconsultations à réaliser ? « Et si vous avez déjà eu une expérience de téléconsultation pas tellement satisfaisante, peut-être que de changer d’outil pourrait vous permettre de repartir d’un bon pied, mieux formé et mieux accompagné. » 

Et si vous avez encore plus de questions, regardez le Mooc de Qare, c’est gratuit 

7 – Alors je commence quand ? 

« Il y a un temps minimal de mise en route, de formation, d’intégration de la téléconsultation, dans ses pratiques. Il ne faut pas se précipiter pour bien commencer et bien se lancer. Ce ne sont que quelques heures investies mais pour un vrai bénéfice à venir. Et bien sûr, je n’oublie pas de prévenir mes patients de cette nouvelle option, ils vont être ravis ! » 

 

- Un article écrit en télé-interview avec Qare

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