Lenteur vaccinale dans le monde : Moins de vies, plus de dettes

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Pas moins de 2,3 milliards de dollars. C’est la perte de PIB prédit par un centre d’analyse aux pays qui n’auront pas vacciné 60 % de leur population d’ici à mi-2022.

Lenteur vaccinale dans le monde : Moins de vies, plus de dettes

Une note plus que salée ! Selon une étude du centre d'analyse The Economist Intelligence Unit (EIU), le coût de la lenteur vaccinale mondiale pourrait se chiffrer en milliards de dollars. « Les pays qui n'auront pas vacciné 60 % de leur population d'ici la mi-2022 enregistreront des pertes de PIB totalisant 2,3 milliards de dollars d'ici 2025 », argue ce centre d’analyse dans un rapport publié ce mercredi 25 août.

Un joli pactole, déterminé en analysant les prévisions vaccinales et économiques de 200 pays, qui devrait lourdement peser sur les épaules des pays émergents. Selon les données partagées dans cette étude, les deux tiers de ces pertes seront subies par ces derniers. Un manque à gagner que l’institut explique par « les délais de reprise économique » ou encore le détournement des « flux touristiques ».  « L'iniquité vaccinale aura également d'énormes conséquences politiques, sociales et géopolitiques », prédisent les chercheurs.

Dans le détail, ce sont les pays d’Afrique subsaharienne qui devraient être les plus touchés. « [Ils] enregistreront les pertes les plus élevées, totalisant 3 % des PIB prévus en 2022-25 », illustre l’institution. En volume absolu pourtant, c’est la région Asie-Pacifique qui sera la plus affectée. Sur la même période, elle devrait perdre pas moins de 1.700 milliards de dollars de PIB. « Ces estimations sont frappantes, mais elles ne saisissent que partiellement les opportunités économiques manquées, surtout à long terme. Pour exemple, notre modèle ne tient pas compte de l'impact des blocages sur la scolarisation », préviennent les chercheurs.

Une balance cassée que les chercheurs craignent d’ailleurs de ne voir jamais s’équilibrer. À l’heure actuelle, le centre d’analyse estime qu’environ 60 % de la population à revenu élevé avait entamé son schéma vaccinal. Un chiffre qui chute à 1 % dans les rangs des populations les plus pauvres. « Il y a peu de chances que le fossé sur l'accès aux vaccins soit jamais comblé », juge l’institution, estimant notamment que le dispositif Covax n’a pas été à la hauteur de ses « modestes attentes. »

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