L’Association Respire porte plainte contre la RATP

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L’Association a déposé une plainte auprès du Tribunal judiciaire de Paris pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires », mettant en cause des niveaux de pollution trop élevés dans le métro parisien. Des accusations que le groupe dément fermement notamment dans un communiqué qui détaille son plan d’actions.

L’Association Respire porte plainte contre la RATP

Mardi 23 mars, l’association Respire a déposé une plainte au pénal contre la RATP. Le motif ? « Un manque d’informations fiables » à l’égard des usagers sur le niveau de la pollution. 

« On a lancé cette action en désespoir de cause, parce que ça fait des années qu'on alerte sur la pollution dans le métro », explique Olivier Blond, directeur général de l’association interrogé par Franceinfo. Respire est l'Association Nationale pour l’Amélioration de la Qualité de l’Air et la Défense des Victimes de la Pollution. Elle a été fondée en 2011. C'est la principale association de lutte contre la pollution de l'air en France. « Spécialisée et experte dans la compréhension des enjeux liés à la pollution de l’air en France et en Europe, Respire s’appuie sur les données scientifiques pour informer, communiquer, développer des outils techniques et construire son plaidoyer», comme on peut le lire sur son site

« RESPIRE a réalisé de nombreuses mesures de pollution dans le métro et nous avons montré que la pollution de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines (EFS) de la RATP est bien plus élevée que celle de l’air extérieur. Ces constations sont cohérentes avec les mesures de la RATP – aussi insuffisantes qu’elles soient à notre avis », peut-on lire dans un communiqué de l’association. « A titre d’exemple, dans la station Châtelet, les valeurs mesurées par la RATP elle-même dépassent presque tous les jours 50 µg/m3 pour les PM10, soit la valeur d’un pic de pollution en extérieur. Elles ont atteint 109 µg/m3 le 25 novembre 2020 et 480 µg/m3 le 7 janvier 2016 ! De ce fait, l’ensemble des usagers des transports en commun parisiens sont exposés à des risques sanitaires considérables. Cependant, la RATP s’abstient délibérément d’alerter les usagers de son réseau sur les risques qu’ils encourent ».

Du côté de la RATP, la réponse ne s’est pas fait attendre. Un communiqué avait déjà été publié en janvier. L’établissement public « dément formellement les accusations portées par l'association Respire ». Il conteste notamment les mesures de pollution de l’association, rappelant que celles réalisées par la RATP le sont « à l’aide d’appareils de référence régulièrement entretenus, et certifiées par :
-    un laboratoire accrédité par le Cofrac (Comité Français d’Accréditation)
-    des auditeurs externes. 

Toute autre mesure réalisée avec des capteurs portatifs, qui ne sont pas les appareils de référence, ne sont pas comparables aux mesures réalisées sur site. Par ailleurs, la réponse de ces appareils portatifs varie en fonction de différents paramètres tel que l’humidité relative. Les résultats de ces appareils portatifs ne peuvent être qu’indicatifs et non véridiques ».

La RATP affirme que son suivi de la qualité de l’air est « très scrupuleux et tout à fait transparent ». Elle détaille par ailleurs son plan d’action avec à titre d’exemple : « des données consultables en temps réel », une expérimentation depuis octobre 2020 de « solutions de freinage innovantes afin de réduire les émissions de particules à la source » ou encore une généralisation du freinage électrique sur les nouveaux trains.  

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