Injures, insultes et coups, les agressions envers les médecins repartent à la hausse

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Les agressions contre les médecins sont "reparties en hausse" l'an dernier, après une légère décrue en 2020 a indiqué aujourd’hui l'Ordre des médecins.

Injures, insultes et coups, les agressions envers les médecins repartent à la hausse

Généraliste picard attaqué au couteau en fin de journée, Yves Puech Généraliste à Creteil s’est retrouvé avec le visage tuméfié, le nez fracturé et 12 jours d’ITT, Il en est de même pour le Dr Yann Perchoc,  un généraliste installé en Corse depuis peu… Et la liste est encore longue ! Les confinements au début de la crise sanitaire avaient un peu enrayé la "hausse régulière des incivilités", mais la tendance est "repartie à la hausse" en 2021, a déclaré lors d'une conférence de presse le Dr Jean-Jacques Avrane, responsable de l'Observatoire de la sécurité du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom).

Pour la 19e édition de cette étude annuelle réalisée avec Ipsos, 1009 fiches de déclarations d'incidents ont été remontées via les conseils départementaux. Soit un peu plus qu'en 2020 (955), mais encore moins que le record enregistré en 2018 (1.126).

La réalité est sans doute bien supérieure, puisque le Cnom estime qu'"environ 30% des incidents sont signalés", a précisé le Dr Avrane, pointant notamment des "grosses lacunes" dans les hôpitaux qui préfèrent selon lui "régler leurs problèmes en interne".

Les médecins généralistes restent surreprésentés (61%) parmi les victimes, tandis qu'au moins trois agressions sur quatre sont commises par des patients ou leurs proches - les auteurs n'étant pas identifiés dans 20% des cas.

L'Ordre "regrette le peu de plaintes déposées"

La plupart des incidents (70%) sont des atteintes verbales (injures, menaces, harcèlement), le reste se répartissant à parts à peu près égales entre agressions physiques, vols et vandalisme.

Les motifs évoqués tournent le plus souvent autour d'une demande non satisfaite du patient : "reproche relatif à la prise en charge", "refus de prescription" ou encore "temps d'attente jugé excessif"...

"C'est à l'image de ce qui se passe dans notre société, les gens ont de moins en moins de freins quand ils n'arrivent pas à obtenir ce qu'ils veulent", a résumé le Dr Avrane, affirmant que "le meilleur moyen de faire diminuer ces chiffres, c'est de porter plainte".

Une démarche pourtant peu fréquente : dans un communiqué, l'Ordre "regrette le peu de plaintes déposées", seulement 32% des victimes ayant entrepris cette démarche.

Avec AFP

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