Et si Sanofi arrêtait de polluer ? Encore des rejets hors-norme dans leur usine de Mourenx

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L'usine Sanofi de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), qui produit le médicament Dépakine, a rejeté des quantités de bromopropane plus de 75 fois supérieures au seuil autorisé, mi-novembre, a-t-on appris lundi de sources concordantes, confirmant une information du journal Le Monde.

Et si Sanofi arrêtait de polluer ? Encore des rejets hors-norme dans leur usine de Mourenx

© IStock

Le 6 décembre, les représentants de l'entreprise, à Mourenx, ont informé de ces rejets le comité de suivi de site du bassin de Lacq, qui réunit industriels, associations, élus et services de l'État.

Le 15 novembre, "pendant une heure", "156 mg/m3 de bromopropane, au lieu de 2 mg/m3", ont ainsi été rejetés dans l'atmosphère, selon Patrick Mauboulès, président de l'association locale de protection de l'environnement Sepanso 64, présent à la réunion.

Le bromopropane, reconnu cancérogène, mutagène et reprotoxique possible par l'OMS, entre dans la composition de la Dépakine, médicament antiépileptique dans le viseur de plusieurs associations pour ses effets sur les femmes enceintes.

En 2018, l'usine de Sanofi avait été mise à l'arrêt après la révélation par l'association France Nature Environnement (FNE) de rejets toxiques hors norme de valproate de sodium, objets depuis août 2022 d'une enquête ouverte pour "mise en danger d'autrui" au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.

Sanofi : « Ce dépassement isolé est le seul répertorié depuis 2028 »

Contacté lundi, le groupe Sanofi a évoqué un "événement isolé et très bref, lié à la dégradation des charbons actifs de l'unité de traitement suite aux fortes intempéries qui ont touché la région les jours précédents". L'entreprise dit avoir "immédiatement stoppé la production et informé les autorités compétentes".

Une fois les charbons - utilisés pour le traitement des rejets atmosphériques - remplacés, "les émissions en bromopropane sont redevenues conformes", ajoute le groupe pharmaceutique, en précisant que "ce dépassement isolé est le seul répertorié depuis 2018".

Alertés, les services de l'État ont mené le 24 novembre "une inspection réactive" et, après redémarrage des installations le 28 novembre, un contrôle "pendant les trois premiers jours". "Les résultats des analyses réalisées par un laboratoire extérieur démontrent le retour à la conformité des rejets en bromopropane", a indiqué la préfecture.

"Cela pose tout de même des questions sur la structure, alors qu'on s'est déjà fait rattraper par la police il y a cinq ans", a relevé Jean-Louis Peyren, délégué CGT.

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Le 15 novembre, une mère de deux enfants "atteints de troubles neuro-comportementaux" qui travaillait, lors de ses grossesses, "en face" de l'usine Sanofi à Mourenx, a porté plainte à Paris pour "blessures involontaires".

Avec AFP

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