L’Isni n’a rien vu venir. Le 15 avril dernier, elle a organisé un colloque, dans le grand amphi de la faculté Paris-Descartes, visant à réunir tous les acteurs de la médecine – qu’ils soient homéopathes, acupuncteurs, evidence based medicine addicts, no Fakemed ou indifférents – autour d’une table. Le sujet : quelle est la place des thérapies complémentaires ?
« L’idée était d’avoir une discussion constructive sur les pratiques alternatives », explique à What’s up Doc Antoine Reydellet, président de l’Isni, surpris des réactions enflammées que ce colloque a suscitées. « Nous souhaitions surtout sortir de cette guerre de tranchées ».
L’Isni n’a rien vu venir
Un peu naïfs, les jeunes internes ? Eux qui voulaient éviter de prendre parti mais qui estimaient qu’un travail serein sur la question était nécessaire, ils se sont pris une volée numérique. Au milieu des « Vous n’avez pas honte ? » scandalisés et les « Vous êtes à gerber », les tweets relèvent un manque de crédibilité de l’Isni. Certains font même des petits combos, en n’oubliant pas de citer Marisol Touraine, parce que ça fait toujours plaisir.
Ben on y est... après la photo tout sourire avec Touraine, vous perdez encore une occasion d’être crédibles... vous êtes une honte pour les jeunes médecins
— Martin Ambroise #ingratcorporatiste (@MartinAMBROISE) 15 avril 2019
Haute dilution ... Ondulatoire
Hé ho ! les gens de L'INSI ... Vous avez un problème de légitimité intellectuelle là ? Brulez vos badges, vous venez de perdre tous vos points de Charisme pour l’ensemble des réunions scientifiques à venir !— Forlot Dominique No #FakeMed (@ForlotDominique) 15 avril 2019
D’autres s’inquiètent d’un virage qu’aurait pu prendre le syndicat, et craignent une collusion de l’intersyndicale avec les labos.
Mais enfin, est-ce bien là mon ancien syndicat ?
Que de choses ont changé en quelques années !— boitasavon (@boitasavon) 15 avril 2019
Bien content de pas avoir adhéré au syndicat pour le coup ... pic.twitter.com/8jhH9BVrjw
— Mr. Fox (@Misterfoxss) 15 avril 2019
Rien de tout cela, insiste Antoine Reydellet. « Nous ne sommes pas pro-homéopathie ou pro-médecines alternatives. Nous avons toujours refusé de nous positionner et nous ne positionnerons pas sur le sujet », se défend-il. « Plusieurs des membres du bureau sont même signataires de la tribune no Fakemed ».
Le président de l’Isni ajoute que le colloque a été organisé sans un centime en provenance de Boiron, ni de tout autre laboratoire. « Pour nous, ça a été dur de voir toutes ces critiques », confie-t-il. On notera qu'aucun no Fakemed n'était présent au colloque. Le collectif n'avait pas été invité formellement, mais les inscriptions étaient ouvertes à tous.
Que s'apelorio de la mierda. Félicitations les gars, chaque génération a ses minions pic.twitter.com/9NxfGvPLpr
— Christian Lehmann (@LehmannDrC) 15 avril 2019
Article édité le 18/04/2019 à 12h07