Barbie tuerie ?

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Critique de "Barbie", de Greta Gerwig (sortie le 19 juillet 2023). In a Barbie world, Barbie Stéréotype vit chaque jour comme le meilleur de sa vie, selon un rituel immuable. Et puis un jour, pensées morbides, cellulite, pieds plats envahissent son corps de rêve et sa psyché immaculée. Pas de doute, Barbie a un problème. Quant à Ken, qui en bon amoureux transi voudrait bien mais ne peut point, il entame une petite déprime de mâle dominé. 
A Barbie Land, tout est inversé. Mais ça ne va pas mieux pour autant.

Barbie tuerie ?

Conte voltairien malin et dans l'air du temps, Barbie n'effectue aucune sortie de route sur un chemin pavé de pièges à poncifs et, s'il est saturé, ce n'est que du rose et du kitsch originels. 

Arriver après la bataille autour d'un film, partagée entre emballements et déceptions, c'est souvent éviter d'être happé par l'une de ces deux réactions. Noyé par une stratégie commerciale ad nauseam, le film est un honnête travail de variation autour d'un mythe, réactualisé sans en trahir l'essence. En cela, il n'est jamais wokiste, comme les tentatives de récupération auraient pu le laisser présumer, mais plutôt dans une stratégie de synthèse et d'équilibre. Surtout, le film a une intention pédagogique clairement affichée et particulièrement efficace puisque ne laissant presque aucun public de côté. 

Sage plus que provoc', le parti pris scénaristique de Greta Gerwig permet de laisser toujours au premier plan la malice de la fable et l'inventivité créative. Si un certain comique de répétition inhérent à la chronique de Barbie Land peut lasser, l'incursion dans l'univers balisé des comédies américaines des années 90-2000 - on pense souvent à la Revanche d'une Blonde - est assez emballante. Les acteurs sont particulièrement bien dirigés, la sincérité qu'ils mettent dans l'interprétation de leurs personnages les immunise contre le ridicule. Mention spéciale à Ryan Gosling qui avait le rôle le plus casse-gueule et, dans son écriture, le plus enclin au cabotinage, qu'il sait rendre attachant. 

Au final, Greta Gerwig a su tirer le meilleur de son matériau de base. Selon le jugement préalable que l'on porte sur celui-ci, l'on sera enclin à trouver son film à moitié plein ou à moitié vide. 

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