Eric Chenut, le président de la Mutualité française ose un avis « critique » sur le 100% Santé

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Le président de la Mutualité française, qui regroupe la partie mutualiste des complémentaires santé françaises, appelle à faire un bilan "un peu critique" du 100% Santé, cinq ans après son démarrage, a-t-il aujourd’hui déclaré lors d'un rendez-vous avec la presse.

Eric Chenut, le président de la Mutualité française ose un avis « critique » sur le 100% Santé

Eric Chenut.

© Mutualité française

"Il y a des choses qui marchent bien, d'autres qu'il faut avoir le courage de requestionner", a estimé Eric Chenut, à propos de ce système qui permet notamment un reste à charge zéro pour des soins dentaires, optiques et auditifs. En application d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le 100% Santé est entré en vigueur à partir de 2019.

Le président de la Mutualité française juge notamment qu'il faut réévaluer le panier de soins prévus par le "contrat responsable et solidaire" des complémentaire santé, qui bénéficie d'un taux de taxation favorable.

"Le contrat responsable et solidaire était au départ pour les soins essentiels", mais "on a rajouté des choses" au fil du temps, a souligné Eric Chenut.

"Est-ce qu'il est toujours l'outil pour solvabiliser les soins essentiels", ou bien est-ce qu'il est devenu autre chose ? " Et dans ce cas, il faut réfléchir à "comment on le finance", a-t-il ajouté.

L'inquiétude de Eric Chenut porte notamment sur le financement du contrat pour les retraités et les jeunes, qui ne bénéficient pas, comme les salariés, d'une prise en charge du coût de la prime par leur employeur.

Les assurances santé « ne sont pas là pour solvabiliser un accessoire de mode, elles sont là pour couvrir un aléa » de santé

Les complémentaires santé ont augmenté nettement leurs tarifs en 2024, s'attirant les foudres du gouvernement.

La Mutualité française a estimé la hausse à 8,1%, mais l'association UFC-Que Choisir avance une augmentation de 10%, avec des pointes à 25% ou 30% pour des contrats destinés aux retraités.

Eric Chenut s'interroge notamment sur les frais d'optique, en relevant que le 100% Santé permettait un changement de lunettes tous les deux ans, alors que ce n'est pas forcément nécessaire.

"On pourrait se demander si, lorsque la vue ne change pas, une sorte de droit de tirage (d'une nouvelle paire de lunettes) tous les deux ans est forcément nécessaire", a-t-il dit.

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Les assurances santé "ne sont pas là pour solvabiliser un accessoire de mode, elles sont là pour couvrir un aléa" de santé, a-t-il jugé.

Avec AFP

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