En sortant de la consultation, elle reçoit un sms : «je te prendrai en levrette.»

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Un médecin de la Somme devra répondre de ses actes et remarques déplacés envers une de ses jeunes patientes, mère de famille, en avril dernier. Une consultation qui a complètement dérapé.

En sortant de la consultation, elle reçoit un sms : «je te prendrai en levrette.»

Une patiente de 26 ans se rend chez son médecin généraliste avec ses deux enfants. Elle le connait depuis une dizaine d’années, elle sait qu’il est un peu dragueur, elle n’aime pas tellement le regard qu’il pose sur elle. Elle évite au maximum de se déshabiller pendant les consultations, comme elle le détaille au Courrier Picard : « Il a toujours dragouillé en me disant des trucs comme ‘tu es jolie’, ‘ne grossis pas’, ‘belle poitrine’. Mais je n’y prêtais pas attention. Même si je ne me déshabillais pas devant lui. S’il y avait un souci et que j’avais besoin de me faire ausculter, j’attendais que ce soit son remplaçant ».

Mais le 25 avril dernier, le malaise a franchi un grand pas, pour dépasser les limites. Ca commence déjà par une scène surréaliste en salle d’attente. La patiente attend, un monsieur attend à côté d’elle. Au moment où le médecin débarque pour venir chercher sa patiente il lui lâche : « Tu régleras ça après, je te laisserai son numéro ! ». Puis lorsqu’elle nie, l’envie de revoir cet inconnu, le médecin réplique « Avec un sac-poubelle sur la tête ça peut passer ».

«Une petite fessée ? dit-il en palpant mes fesses à trois reprises»

Et le malaise se prolonge, alors qu’elle rentre dans le bureau du médecin avec ses deux enfants. « Il avait un regard insistant, très gênant ». Même si le médecin se montre professionnel avec la fillette qu’il ausculte. Puis au moment de partir, le petit garçon est agité. Sa mère le menace d’une fessée, et là, le médecin dépasse un peu plus les limites. « Il m’a dit, une petite fessée comme ça ? Tout en palpant mes fesses à trois reprises. J’ai tout de suite retiré sa main, et je suis parti. »

Mais même dans sa voiture, le malaise se prolonge par sms cette fois : « Manque un peu de fermeté » Elle lui rétorque gênée, « Je sors d’un accouchement, il faut que je me remette au sport. » La réponse : « Mais je te prendrai en levrette ». Là elle réplique qu’elle est choquée et le médecin n’insiste pas davantage.

«Je me suis sentie rabaissée, on ne peut pas laisser passer un tel comportement chez un médecin»

Après des larmes et des questionnements pendant une semaine, la jeune maman décide de porter plainte. « Pour qui il se prend, je me suis sentie rabaissée. On ne peut pas laisser passer un tel comportement chez un médecin. Si j’ai déposé plainte, c’est aussi pour qu’il ne fasse pas la même chose à quelqu’un d’autre plus tard. »

La plainte, avec la production des sms, a été prise au sérieux. Le médecin, qui n’a jamais voulu répondre au journaliste du Courrier Picard, a été entendu par la gendarmerie. Il devra répondre d’atteinte sexuelle au mois de décembre devant le tribunal correctionnel. Sous contrôle judiciaire, il a interdiction de rentrer en contact avec sa patiente.

Depuis la victime a changé de médecin et désormais, « c’est une femme » .

 

 

 

Source:

Le Courrier Picard

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