Barrages filtrants aux péages, tractages et rassemblements : gros week-end de mobilisation nationale pour les « infirmiers libéraux en colère »

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Des infirmiers libéraux sont descendus dans la rue samedi 17, jour de chassé-croisé des vacances d'hiver, pour réclamer des revalorisations et faire reconnaître la "pénibilité du métier", dans la continuité d'un mouvement lancé fin janvier. 

Barrages filtrants aux péages, tractages et rassemblements : gros week-end de mobilisation nationale pour les « infirmiers libéraux en colère »

© Midjourney x What's up Doc

D'après le collectif asyndical des Infirmiers en colère, instigateur d'une mobilisation perlée depuis fin janvier, "vingt points de rassemblement" étaient annoncés samedi.

Des opérations de tractage avec parfois des "barrages filtrants avec ralentissements" ont donc été organisées, notamment sur des péages à Toulouse et Nîmes, sur un pont d'Aix-en-Provence, sur le parvis des gares de Nantes, Saint-Nazaire ou La Baule (Loire-Atlantique), ou dans le centre de Lille.

C'était le cas au péage d’Avignon-Nord, où une trentaine d’infirmiers se sont mobilisés pour sensibiliser les automobilistes à leurs conditions de travail. Une mobilisation "très bien perçue par les automobilistes, touchés parfois de près" par leur situation, écrit le journal La Provence.

 "Si on continue comme ça, dans 5 ans, 58 % des cabinets libéraux auront fermé", prévient Florian à La Provence. "Là, c’est le maintien de la continuité des soins en ville qui risque d’être menacé. Déjà qu’au niveau des médecins, c’est très compliqué d’en trouver un…".

« Quelle profession tolèrerait de perdre plus de 20% de pouvoir d’achat ? »

Des rassemblements ont également eu lieu la semaine dernière devant les caisses primaires d'assurance maladie de Grenoble, Annecy (Haute-Savoie), Chambéry (Savoie) ou Bordeaux par exemple.

Les professionnels réclament la revalorisation des tarifs de leurs actes (remboursés par la sécurité sociale) comme les injections, pansements ou prises de sang, qui n'ont pas été revus à la hausse depuis 15 ans, malgré l'inflation soutenue.

"Il y a des soins qu'on ne peut plus faire, parce qu'on est presque à perte", explique à l'AFP la coprésidente du collectif, Gaëlle Cannat, infirmière dans les Bouches-du-Rhône. Pour des infirmières en milieu rural qui ont de longues distances à parcourir, "être payé 7,25 euros brut de l'heure, pour l'acte et le déplacement, financièrement ce n'est plus tenable".

Ces infirmiers exigent aussi une simplification de la "paperasse" qui leur est imposée et une hausse importante des indemnités kilométriques, aujourd'hui plus élevées chez les kinésithérapeutes ou les médecins, alors que "le prix du carburant est le même pour tout le monde", soulignent-ils.

"Quelle profession tolèrerait de perdre plus de 20% de pouvoir d’achat ?", interroge aussi le syndicat Convergence infirmière, qui soutient le mouvement.

Entre les journées qui "commencent à 04H00, 05H00 ou 06H00 du matin", les "pathologies" et douleurs liées à la manipulation de patients parfois lourds, les manifestants veulent voir reconnue la "pénibilité du métier" et demandent à partir en retraite à 60 ans, ou 62 à taux plein.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/burn-out-precarite-le-nombre-detudiants-infirmiers-qui-jettent-leponge-triple-en-10-ans

Lancée fin janvier en région Rhône-Alpes dans le sillage du mouvement des agriculteurs, la mobilisation a donné lieu à plusieurs dizaines de manifestations locales depuis. Il reste toutefois difficile pour ces libéraux de "faire grève", en raison notamment de la permanence des soins.

Avec AFP

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