Assistante personnelle à l’installation : « Nous nous sommes inspirés de ce que font certaines entreprises du CAC 40 pour lesquelles la compétition pour trouver les diplômés les plus compétents fait rage »

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Alors que le manque de personnel touche bon nombre d’hôpitaux, le Centre hospitalier intercommunal Nord Ardennes, a décidé de faire la différence. Il a mené une réflexion, il y a un an, pour attirer des médecins. Il s’est inspiré des entreprises du CAC 40 en proposant une offre d’assistante personnelle à l’installation. Celle-ci a pris ses fonctions début décembre. Thomas Talec, Directeur du GHT Nord Ardennes et Sylvia Boutiere, assistante personnelle à l’installation nous relatent tout sur ce nouveau métier, qui risque de s’étendre de structure en structure.

Assistante personnelle à l’installation : « Nous nous sommes inspirés de ce que font certaines entreprises du CAC 40 pour lesquelles la compétition pour trouver les diplômés les plus compétents fait rage »

Thomas Talec et Sylvie Boutiere à l'initiative de ce nouveau poste

En quoi consiste le métier d’assistante personnelle à l’installation ?

Sylvia Boutiere : Mon poste est un nouveau métier au sein de l’hôpital. Il consiste à aider les médecins à l’hôpital et en ville, ainsi que les professionnels para-médicaux en tension comme les infirmiers, les kinés et les manips radio. Je les contacte avant leur arrivée. Nous effectuons un entretien, puis je les accompagne dans diverses tâches :  l’inscription à l’Ordre des médecins, l’autorisation de travail, la recherche d’un logement, connaître la ville, les inscriptions scolaires. Ils vont avoir toutes les informations. Je les aide aussi en cas de problème ou de barrière de la langue.

Thomas Talec : Madame Boutiere propose aussi un rendez-vous aux internes afin de leur proposer toutes les opportunités qui existent dans notre structure. En amont, de cela quand les internes arrivent dans une structure pour démarrer leur semestre, nous les aidons dans la logistique qui peut être un peu pénible comme les questions de logements à l’internat ou ailleurs, obtenir sa blouse, son badge, les cartes du self. Ce sont des détails, mais des détails traités en amont qui rendent le stage plus agréable. 

Madame Boutiere voit aussi tous les internes et leur propose des opportunités à court et moyen terme dans la structure et en périphérie.  Elle met en avant les vie culturelles, associatives, sportives… En dehors de la vie hospitalière les nouveaux venus verront la qualité de vie dans les Ardennes. Cela passe par des cinémas, clubs sportifs, théâtres, et musées. Pour offrir aux jeunes médecins des accès à tout cela nous tissons des partenariats.  

Il fait l’objet d’un soutien de l’ARS et de la métropole qui apporte une partie du financement de ce poste

Êtes-vous les premiers à avoir instauré ce métier dans votre hôpital ?

TT. : Oui à ma connaissance, nous somme le premier établissement de France à créer ce poste. Il fait l’objet d’un soutien de l’ARS et de la métropole qui apporte une partie du financement de ce poste.

 

Comment vous est venue l’idée ?

TT. : Nous nous sommes inspirés de ce que font certaines entreprises du CAC 40 pour lesquelles la compétition pour trouver les diplômés les plus compétents fait rage. Dans ces entreprises, c’est un système de conciergerie. Nous avons réfléchi à ce que nous pouvions proposer de plus, afin de nous différencier des autres structures médicales, et ainsi attirer les médecins. Nous proposons tous les mêmes salaires et primes, nous pouvons alors faire la différence sur l’accueil. 

Quels sont vos objectifs avec la création de ce poste ?

TT. : C’est un nouveau métier. Tous les hôpitaux connaissent des difficultés pour recruter des médecins. L’idée est de nous distinguer des autres. Je prends un exemple très concret : quand un jeune médecin, inscrit à l’Ordre veut venir, ce n’est pas toujours simple de trouver une place en crèche, un accueil périscolaire, faire les démarches dans telle ou telle école. Tout cela, nous nous en occupons à sa place.

Un PH souhaite s’installer. Comment se passe concrètement la prise en charge ?

TT. : Quand nous avons un candidat, nous l’envoyons vers madame Boutiere à qui il communique ses besoins.

SB. : Je lui fait faire un entretien afin d’évaluer ses besoins. Ils diffèrents selon les médecins. Certains souhaitent un logement d’autres sont plus axés sur les activités culturelles. J’ai d’autres part déjà contacté plusieurs agents immobiliers, écoles, organismes culturels … Ils sont très contents d’avoir une personne de liaison, et souhaitent nous aider.

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Avez-vous la sensation d’avoir recruté plus facilement ?

TT. : C’est un peu tôt, mais je peux vous dire que le jour de son arrivée, madame Boutiere a rencontré un médecin italien qui était en visite chez nous depuis deux jours. Ils ont fait un point sur la question de l’inscription à l’école, le sujet du logement, trouver un poste pour son épouse infirmière. Nous lui avons envoyé une offre et il l’a validée. C’est un tout : on vient d’abord pour une activité pro, mais je pense que l’entretien avec madame Boutiere a contribué à ce que ce médecin fasse le choix de notre établissement. Je pense qu’il est important de se sentir attendu là où vous allez, que vous soyez français ou étranger.

De même, nous avons un PH qui a démarré il y a 5 jours. Il vient du CHU de Reims, on a pu l’aider à son installation notamment pour la recherche de logement.

Si les internes sont bien encadrés, ils reviennent soit pour un autre semestre, soit en tant que docteur junior

Pensez-vous que ce poste sera étendu à d’autres hôpitaux ?

Oui j’en suis sûr. J’ai déjà été contacté par d’autres hôpitaux.

Est-ce une solution aux déserts médicaux ?

TT. : Oui c’est un outil. Si les internes sont bien encadrés, ils reviennent soit pour un autre semestre, soit en tant que docteur junior. Nous avons des services qui font cela très bien. L’évaluation faite par les internes est bonne depuis très longtemps car les chefs de services se donnent beaucoup de mal.

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