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Elle voulait être médecin depuis le collège, a exercé en tant que médecin généraliste pendant 10 ans et vient de dévisser sa plaque pour lancer une pension pour chiens, à Aumes petit village de l’Hérault.
L’histoire de cette médecin, relatée dans Midi Libre, est à la fois singulier et révélateur d’un malaise profond dans la profession.
Sylvie Porteneuve a fermé son cabinet de Poussan en décembre 2021, puis a continué en remplacement jusqu’en décembre 2022. Et en 2023, à 40 ans, elle a pris sa décision : « Je me suis radiée de l’Ordre des médecins. Je n’avais plus du tout envie », explique-t-elle dans le quotidien du Languedoc. « Je n’arrivais plus à exercer en prenant mon temps, comme quand j’ai débuté. 15 minutes par patient, je ne sais pas faire. »
« Il n’y a pas assez de médecin. On croule sous le travail. Je ne comprends pas ce choix politique. » Car le numerus clausus, qui n’a pas anticipé le vieillissement de la population a laissé des traces.
« Je n’arrivais plus à gérer les décès de mes patients... »
Par ailleurs, l’ex-généraliste n’arrive plus à faire face émotionnellement. « Je n’arrivais plus à gérer les décès de mes patients et les diagnostics difficiles. Je me souviens des dates de décès de tout le monde. Je voudrais les effacer mais je m’en rappelle toujours. Je pense que je pensais pouvoir sauver tout le monde. »
Bien sûr la période du Covid ne l’a pas aidée. « On nous applaudissait le soir, mais moi je n’avais pas envie d’être une héroïne. Je me suis dit que je ne voulais plus jamais vivre ça de ma vie. Je suis consciente qu’il y aura d’autres pandémies. J’ai donc pris la décision d’arrêter. »
Elle a donc renoncé à ses 3 000€ par mois, pour en gagner plus ou moins 1 500, en fonction du nombre de chiens gardés en même temps au tarif de 24€ les 24 heures.
Et c’est sans regret, ni pour le côté financier, ni pour le prestige. « Je me sens tellement mieux psychologiquement. Je m’en fous. Je viens d’une famillle de paysans. »