Un généraliste marseillais (ex-adjoint de Gaudin) au tribunal pour des prescriptions irrégulières à un patient toxico

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Six mois de prison avec sursis et 2 500 euros d'amende ont été requis aujourd’hui à Marseille contre Patrick Padovani, médecin généraliste retraité et ex-adjoint à la Santé de Jean-Claude Gaudin, pour trois prescriptions irrégulières à un patient toxicomane de médicaments classés ou assimilés stupéfiants.

Un généraliste marseillais (ex-adjoint de Gaudin) au tribunal pour des prescriptions irrégulières à un patient toxico

Dr Patrick Padovani.

© DR.

Adjoint (2008-2020) de l'ex-maire LR de la deuxième ville de France, en charge de la santé et des addictions, Patrick Padovani, 75 ans, avait été le promoteur de l'expérimentation d'une salle de consommation de drogue à moindre risque dont l'implantation choisie par la nouvelle municipalité de gauche fait polémique.

L'interpellation en juin 2021 de Fabrice C., un toxicomane qui était en train de vendre du Rivotril -un médicament classé stupéfiant prescrit contre l'épilepsie-, est à l'origine des poursuites du parquet.

Patrick Padovani exerce encore au sein d'un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) marseillais.

L'accusation lui reproche deux infractions : la prescription de deux médicaments que seuls sont autorisés à prescrire les pédiatres, les neurologues et, pour l'un d’entre eux, les psychiatres, et le fait d’avoir prescrit ces médicaments, ainsi que du Subutex, produit de substitution, sans utiliser d'ordonnances sécurisées.

Soulignant qu'il faut huit mois pour obtenir un rendez-vous avec un psychiatre et une année pour un neurologue, le Patrick Padovani avait fait le choix de ne pas laisser Fabrice C. "sans continuité de soins".

Une heure après la prescription, le patient était en train de vendre les médicaments

Entre mars et juin 2021, il avait renouvelé une ordonnance de ses médicaments, initialement prescrits par une psychiatre en 2020, a-t-il expliqué au tribunal, assurant avoir agi dans le cadre d'un protocole de soins établi avec la CPAM pour trois ans.

"Je ne vois nulle part l'indication de l’épilepsie", a relevé pour sa part la procureure Marion Chabot, rappelant que "une heure après la prescription, Fabrice C. était en train de vendre ces produits sensibles".

Estimant que le patient -depuis décédé- n'avait pas montré au médecin incriminé l'ordonnance initiale établie par un psychiatre, la procureure a dénoncé des "renouvellements à l'aveugle" et demandé au tribunal "un signal fort".

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L’ensemble du personnel du Csapa était venu soutenir Patrick Padovani, à l'image d'un jeune psychologue qui a rappelé "l'importance d'avoir un médecin comme (lui) dans le service", qui s'engage "en faveur de ces publics qui n'ont pas grand-chose dans la vie".

Me Michel Pezet, l'avocat du médecin, a réclamé la relaxe.

Le jugement sera rendu le 5 février.

Avec AFP

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