Sylvain Gonzalez, médecin militant, ex-médecin militaire, est décédé à l’âge de 43 ans

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On ne sait pas encore comment Sylvain Gonzalez est mort. Les gendarmes ont retrouvé son corps, hier, dans un bois près de chez lui en Moselle. Médecin militaire, il avait dû quitter l’armée suite à un syndrome post-traumatique, après avoir servi en Afghanistan…

Sylvain Gonzalez, médecin militant, ex-médecin militaire, est décédé à l’âge de 43 ans

Sylvain Gonzalez est décédé à 43 ans.

© DR.

Ça a commencé par une disparition inquiétante, mercredi 12 avril au soir. Sylvain Gonzalez a quitté son domicile, dans le village de Sainte-Barbe, non loin de Metz, en Moselle. Il est parti à pied, aux alentours de 18 h.

Pendant toute la soirée, il est resté injoignable, son téléphone portable était éteint, ses proches se sont inquiétés et ont prévenu la gendarmerie. Le lendemain matin, il ne s’est pas présenté à son cabinet de consultation de Marly où il exerçait en tant que médecin du sommeil. 

Dès le jeudi matin, les gendarmes se sont lancés à sa recherche, ont fouillé la campagne, les bois à proximité du village de Sainte-Barbe, aidés de leurs chiens. Et n’ont pas tardé à retrouver son corps jeudi en début d’après-midi. Il avait 43 ans.
Avant de s’installer dans ce cabinet de campagne, Sylvain Gonzalez a été médecin militaire. Il avait fait l’objet d’un portrait dans le Républicain Lorrain, où il déclarait : « Quand on est médecin militaire, on est avant tout soldat (…) Je me rendais au plus près des zones de conflit pour aller récupérer les blessés de guerre, par balle, par explosion. »

C’est en 2013 que Sylvain Gonzalez quitte l’armée suite à un stress post-traumatique

Il était aussi revenu en vidéo dans l’Est Républicain sur une période délicate, lorsqu’il a dû quitter l’armée en 2013 : « Les années qui ont suivi mon retour en Afghanistan, j’ai déclenché un stress post traumatique. J’étais en entrainement dans un hélicoptère et là, je me suis revu lors d’une mission de combat, en train de prendre en charge un blessé, les odeurs de sang, de kérosène… Je voyais le sang étalé partout dans l’hélicoptère. Je revoyais le militaire qu’on n’avait pas réussi à sauver, allongé par terre. J’étais dans un état second, d’impuissance complète qui a duré pendant plusieurs minutes.

Au début j’ai fait l’autruche, mais ça a été de plus en plus fréquent, jusqu’au jour où j’ai subi une attaque de panique, d’angoisse, paralysé pendant un autre entraînement. J’ai été pris en charge en urgence à l’hôpital militaire de Percy, par le service psychiatrique, et j’ai été mis en arrêt de travail en traitement pendant plusieurs mois. Et même quand ça allait mieux, on s’est rendu compte que je ne serai plus capable d’être médecin militaire comme je l’étais. J’ai été réformé pour blessure de guerre. »
Et c’est à ce moment-là, en 2013, qu’il s’est installé comme médecin de famille. Puis il a fait évoluer son activité en 2019 comme médecin spécialiste du sommeil.
 

Sylvain Gonzalez sur CNews

Ces derniers mois, on a pu l’entendre à la radio ou le voir sur les plateaux de télévision. Sylvain Gonzalez était un membre actif du collectif Médecins pour demain, porte-parole de la Lorraine pour l’association. Plusieurs fois lors des manifestations et grèves des médecins libéraux de la fin d’année, il a témoigné ou pris la parole sur divers médias.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/la-prise-en-charge-psychologique-de-soignants-en-detresse-explose

Si personne n’a encore donné les raisons de son décès, on sait que la piste criminelle a été écartée.
L'ensemble de la rédaction exprime ses plus vives condoléances à sa famille et à ses proches.

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