Licenciement du médecin, sextape, chantage, procédure disciplinaire, sale ambiance au Sénat

Article Article

Après le licenciement du médecin du Sénat, la présidence du Sénat a indiqué hier qu'une procédure disciplinaire avait été engagée à l'encontre de la secrétaire médicale mise en cause dans l’affaire de possible chantage à la "sextape" à la chambre haute, tout en séparant les deux affaires.
 

Licenciement du médecin, sextape, chantage, procédure disciplinaire, sale ambiance au Sénat

Dr El Hassan Lmahdi.

© BFM

"Une enquête judiciaire est en cours. Le Sénat lui apportera son plein concours s'il était saisi", a affirmé l'institution présidée par Gérard Larcher lundi soir, dans un communiqué qui revient sur cette affaire rendue publique par un article du Canard enchaîné du 7 février.

L'hebdomadaire évoquait l'existence d'une "sextape" impliquant "un sénateur" et qui serait devenue "un moyen de pression" pour une assistante médicale dans le cadre de ses fonctions. Une vidéo compromettante que l'ex-médecin de la chambre haute El Hassan Lmahdi, licencié au 15 février, indique avoir visionné et signalé à l'administration du Sénat.

Ce dernier a estimé à plusieurs reprises ces derniers jours, dans la presse et dans une lettre aux sénateurs, que son licenciement était précisément dû à ce signalement.

Dr El Hassan Lmahdi dénonce son licenciement qu’il qualifie d’abusif

Interrogé par BFM, le médecin licencié a de son côté accusé les autorités du Sénat et annoncé qu’il allait répliquer pour licenciement abusif :
« J’étais le médecin du Sénat, donc j’avais accès à tous les secrets. »
« On me licencie pour protéger des hautes autorités politiques du Sénat et la haute administration qui a été extrêmement défaillante dans le recrutement de mon ancienne collaboratrice. »
« Elle se servait de la sextape pour demander des augmentations de salaire substantielles qu’elle a obtenues. Elle a été augmentée de 45% en 2 ans. »
« On m’a expulsé de mon logement de fonction, avec ma femme. J’avais demandé de profiter de la trêve hivernale comme tout un chacun. On me l’a refusé. »

« Je pense qu’il y a d’autres scandales qui vont éclater »

Le Sénat maintient avoir licencié le médecin pour ses activités professionnelles parallèles

Le Sénat maintient que l’affaire de la sextape et le licenciement du médecin sont deux affaires complètement distinctes.

"Une procédure disciplinaire a été engagée à l'encontre de la secrétaire mise en cause par le médecin dans le cadre de l'enquête administrative en cours sur les dysfonctionnements du cabinet médical", a indiqué la présidence du Sénat.

Mais "le licenciement du médecin du Sénat est totalement dépourvu de lien avec les enregistrements qu'il affirme détenir et dont il a largement révélé le contenu", a insisté la présidence.

Celle-ci explique que le médecin a exercé, "sans en informer sa hiérarchie, une activité professionnelle parallèle" de "médecin agréé délivrant des certificats d'aptitudes ferroviaires dans l'intérêt d'une société commerciale". Cette activité aurait "compromis le bon fonctionnement du cabinet médical" et fait naître, toujours selon la présidence de la Haute assemblée, "une situation conflictuelle" à l'origine de son licenciement.

Une enquête a été ouverte à Paris après un signalement de Gérard Larcher, portant "sur une potentielle sextape utilisée à des fins de chantage" au sein du Palais du Luxembourg, a indiqué le parquet jeudi dernier.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers