Levée de boucliers : une caisse départementale de l’Assurance maladie rembourse des médecines douces

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Des soignants se sont indignés après un message publié par une antenne départementale de l'Assurance maladie, qui évoque la possibilité de se faire rembourser des séances de soins non conventionnels, comme par exemple la sophrologie ou l'hypnothérapie.

 Levée de boucliers : une caisse départementale de l’Assurance maladie rembourse des médecines douces

© Midjourney x What's up Doc

Des "séances d'ostéopathie, de chiropractie, d'ergothérapie, d'hypnothérapie, d'acupuncture, de sophrologie et d'étiopathie" peuvent être remboursées à certains assurés de Seine-et-Marne (77), a mis en avant la caisse départementale de l'Assurance maladie dans un message sur les réseaux LinkedIn et X (ex-Twitter).

Ces remboursements sont proposés à ceux qui ne bénéficient pas de remboursement de ce type de soins par une mutuelle, dans une limite de quatre séances par an à hauteur de cinquante euros pour chacune.

Leur usage a été décidé par le conseil de la caisse départementale à partir d'un fond dédié aux plus précaires. La responsabilité nationale de l'Assurance maladie n'est donc pas directement en cause.

Toutefois, ce message, depuis supprimé, a suscité un grand nombre de messages indignés de la part de soignants et d'organisations du monde médical.

En effet, à part l'ergothérapie -discipline visant la rééducation de personnes handicapées- et dans une certaine mesure l'hypnothérapie, aucune des thérapies citées n'a prouvé son intérêt médical.

On ne doit pas mélanger bien-être et soins de santé

Ce message a été d'autant plus mal accueilli qu'il intervient dans un contexte marqué, d'un côté, par des négociations tendues entre l'Assurance maladie et les médecins généralistes sur la revalorisation de leurs tarifs, et, de l'autre, par l'examen d'une loi sur les dérives sectaires où est abordée la question des pseudo-médecines.

Le Syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) a ainsi condamné une "politique visant à mettre sur le même pied d'égalité les professions de santé et tout le reste", tandis que le médecin généraliste Thomas Pinto accusait la caisse concernée de "populisme de bas étage en mélangeant bien-être et soins de santé".

L'Assurance maladie a réagi hier en assurant de son attachement à une démarche scientifique, tout en relativisant l'ampleur des sommes mises en jeu par ces remboursements.

"La Caisse nationale a fait passer la recommandation que les soins pris en charge se basent sur des traitements validés scientifiquement et qui ont témoigné de leur efficacité", a rapporté l'Assurance maladie à l'AFP, admettant une "maladresse de communication" au niveau local.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/medecines-douces-ou-alternatives-le-collectif-fakemed-regle-ses-comptes-avec-les

De fait, la Caisse de Seine-et-Marne a annoncé la "suspension" de ces aides pour les thérapies dont l'efficacité n'est pas reconnue. Elle n'a toutefois pas précisé lesquelles étaient, selon elle, concernées.

Avec AFP

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