Les hôpitaux veulent qu’on augmente leurs tarifs, et pas qu’un peu !

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Les hôpitaux publics, touchés par un déficit historique, ont appelé l'exécutif à augmenter "significativement" leurs tarifs d'hospitalisation devenus "obsolètes", en raison notamment de l'inflation, en ciblant particulièrement les hospitalisations complètes et prises en charge lourdes.

Les hôpitaux veulent qu’on augmente leurs tarifs, et pas qu’un peu !

© Midjourney x What's up Doc

Dans un contexte de finances contraintes, les pouvoirs publics doivent prochainement rendre leurs arbitrages concernant l’évolution pour 2024 des tarifs d’hospitalisation pris en charge par l'Assurance maladie, comme ils le font chaque année.

Les tarifs actuels "ne correspondent plus à la réalité des coûts de prise en charge" et "ne permettent plus de financer l’activité réelle des hôpitaux", déplore dans un communiqué la Fédération hospitalière de France (FHF).

"Depuis 2020, l'évolution des tarifs n'a pas permis de couvrir la hausse des coûts réels des établissements, qui s'explique par l’évolution de la typologie des patients pris en charge et de la dynamique des coûts salariaux", écrit-elle, estimant que les tarifs ont décroché de "9 à 10 % depuis 2020".

Outre l'inflation exceptionnelle, les "utiles mesures de revalorisation salariales" (mesures du Ségur de la Santé, revalorisations dans la fonction publique, hausses des gardes de nuit et week-end) n'ont été que partiellement compensées, argue la FHF.

"Même les établissements disposant d’une activité dynamique connaissent une dégradation de leur situation financière" et le déficit cumulé des établissements "a doublé entre 2019 et 2022" pour atteindre 1,6 milliard d’euros en 2023.

Secteurs public et privé, réclament chacun une augmentation d'environ 10%

L'exécutif doit "soutenir" tout particulièrement les spécialités qui prennent en charge des cas lourds et complexes "avec nuitées", plaide la FHF : la médecine en hospitalisation complète, la chirurgie lourde, les soins critiques et la réanimation.

"L'urgence" est aussi de résorber "la dette de santé publique" : entre le début de la crise sanitaire en 2020 et la fin 2023, "3,5 millions de séjours hospitaliers en médecine et en chirurgie n’ont pas été réalisés", notamment pour les "personnes de plus de 80 ans, dont le nombre de séjours demeure inférieur de 8,9 % par rapport à 2019", rappelle la fédération.

Cette campagne tarifaire 2024 a tout d'une équation impossible. L'exécutif doit répartir l'enveloppe entre secteurs public et privé, qui réclament chacun une augmentation d'environ 10%. Mais l'Objectif national de dépenses d'Assurance maladie (Ondam) pour l'année, adopté avec le budget de la Sécu à l'automne, ne permet d'espérer, selon la Fédération des hôpitaux privés, qu'une hausse de 3,2%.

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Depuis, en plus, Bercy a révisé ses prévisions de croissance et annoncé de nouveaux plans d'économie.

Avec AFP

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