Députée et médecin, Anne Genetet : «Je trouve que l'exercice de la médecine devrait se faire à plusieurs, et non seul dans son cabinet»

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Élue en 2017 et réélue en 2022, Anne Genetet était pédiatre dans une autre vie. Avant de devenir consultante en santé, de fonder sa société et de rejoindre le mouvement d’Emmanuel Macron : En Marche. 

Députée et médecin, Anne Genetet : «Je trouve que l'exercice de la médecine devrait se faire à plusieurs, et non seul dans son cabinet»

De son parcours avant l’Assemblée nationale, Anne Genetet, 59 ans, raconte, non sans une certaine fierté, sa vie à l’étranger. Installée à Singapour depuis 2005, elle a commencé comme consultante en gestion de crise sanitaire de 2006 à 2008 dans les entreprises. Elle leur “apprenait comment organiser le travail d’équipe en cas de pandémie et comment porter un masque. On sortait du SRAS et les entreprises voulaient se protéger en cas de nouvelle pandémie.”

Quinze ans après, le covid s’installe dans nos vies. “En termes de communication, on s’est planté en 2020 en France, continue cette députée. On a mis du temps à comprendre l’enjeu et on s’est planté.” A cette époque, le ministre de la Santé d’alors, Olivier Véran explique que le masque n’est pas essentiel. "J’insiste, l’usage du masque en population générale n’est pas recommandé et n’est pas utile, expliquait Olivier Véran. Si vous n'êtes pas malade ou qu’un médecin ne vous le recommande pas, il ne faut pas en porter." Une position qui évoluera au fil des mois. 

Ancienne pédiatre, Anne Genetet a quitté l'exercice de la médecine en 2006. Trois ans plus tard, elle crée une société à Singapour pour former à l’urgence des gestes du quotidien dans la pédiatrie. “Ça fait du bien d’aller vivre ailleurs. A Singapour, on ne va pas chez le médecin pour une fièvre. En France, on ne sait pas quand ni pourquoi aller voir un médecin. C’est un vrai défaut d'éducation de la population française.”

Anne Genetet : « Pédiatre, je suivais une formation pour devenir urgentiste, que j’ai laissé tomber pour m’engager en politique à l’appel de Macron »

En 2017, elle entend l’appel d’Emmanuel Macron. “Il disait qu’il manquait de femmes députées et voilà. A cette époque, je faisais une formation pour devenir urgentiste que j’ai laissé tomber pour m’engager en politique.” 

En devenant élue de la République, elle explique avoir dû renoncer à “tout le reste”. “J’ai fermé ma boite et je ne me consacre qu’à ma fonction de députée aujourd'hui.” Cette année, elle rempile pour un second mandat. Née à Neuilly-sur-Seine, elle a été élue face à Dominique Vidal (Nupes) dans la 11e circonscription des Français établis hors de France. 

Cette députée macroniste entend maintenant s’engager pour permettre une retraite aux personnes qui partent à l’étranger. “J’ai fondé ma société à l’étranger, donc je n'ai pas du tout cotisé pour ma retraite. C’est un dossier que je veux porter parce que c’est dramatique tous ces jeunes qui partent s’installer à l’étranger et qui vont se retrouver sans rien quand ils reviendront.”

Quant aux questions de santé, Anne Genetet dit ne pas comprendre le principe de "l'exercice de la médecine libérale en France”.  “Je ne suis pas favorable à l'exercice médical libéral seul. Un cardiologue tout seul, c’est stupide. Comme un généraliste tout seul, ça n’a pas d'intérêt. J’ai une vision un peu différente, moi j’aime bien le travail d’équipe. Je trouve que l'exercice de la médecine devrait se faire à plusieurs, et non seul dans son cabinet.” Quant à sa vie professionnelle après son mandat, elle n’entend pas retourner exercer la médecine. 

 

 

 

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