Arbitrages budgétaires : il y a de l’eau dans le gaz entre les hôpitaux publics et privés

Article Article

Hôpitaux publics et privés ont fait éclater le front uni qu'ils tentaient de préserver avant les prochains arbitrages gouvernementaux des tarifs hospitaliers 2024.

Arbitrages budgétaires : il y a de l’eau dans le gaz entre les hôpitaux publics et privés

© Midjourney x What's up Doc

La Fédération de l'hospitalisation privée a dénoncé "l'argument insensé" des conférences des CHU, jeudi 21 mars. La veille, directeurs généraux, doyens des facultés de médecine et président des commissions médicales avaient demandé au gouvernement de réévaluer plus fortement les tarifs de l'hospitalisation publique que ceux de l'hospitalisation privée.

"Cette demande est offensante au regard du rôle indispensable de l'hôpital privé dans la prise en charge des patients", a estimé la FHP dans un communiqué.

Des arbitrages qui ont tout de la mission impossible

La grille des tarifs hospitaliers publics et privés pour 2024 aurait dû être publiée le 1er mars, mais le gouvernement n'a toujours pas rendu ses arbitrages.

L'exercice a tout de la mission impossible, alors que le gouvernement a fait voter une augmentation des dépenses de l'Assurance maladie de 3,2% (loi de financement de la sécurité sociale), largement insuffisante pour couvrir les hausses tarifaires d'environ 10% dont les hôpitaux publics et privés estiment avoir besoin.

"L'hospitalisation publique ne parvient pas à atteindre les objectifs de volumes d'activité prévus par le législateur, et à consommer l'intégralité des crédits votés", a expliqué la conférence des CHU mercredi. "Cette sous-exécution (...) les prive de ressources qui leur seraient précieuses", et "profite de fait aux établissements de l'hospitalisation privée qui elle sur-exécute ses objectifs et récupère une grande partie de ces crédits", selon elle.

Du déficit dans le public… comme dans le privé

Mais la fédération de l'hospitalisation privée de son côté fait valoir qu'elle a besoin d'augmentation de tarifs, notamment pour financer les revalorisations salariales sur les gardes de nuit et week-ends initiée par le gouvernement, et un récent accord des partenaires sociaux sur les rémunérations. "Nos coûts de production sont au-dessus de nos tarifs. Plus on travaille, plus nos marges se dégradent", affirmait fin janvier Lamine Gharbi, président de la FHP.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/les-hopitaux-veulent-quon-augmente-leurs-tarifs-et-pas-quun-peu

Tous les acteurs de l'hospitalisation, qu'ils soient publics ou privés, présentent en tout cas des situations financières dégradées à la fin 2023. Selon la FHP, 40% de ses établissements sont en déficit, contre 24% en 2021. Et selon les statistiques de la Fédération hospitalière de France, le déficit cumulé de ses établissements devrait atteindre 1,6 milliard d'euros en 2023, soit une hausse de 50% en un an.

Avec AFP

Les gros dossiers

+ De gros dossiers