Une plainte contre l’AP-HP après le viol présumé d’une patiente à l’hôpital Sainte-Périne

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L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris fait l'objet d'une enquête après une plainte pour non-assistance à personne en danger : la mère d'une patiente lui reproche d'avoir failli à protéger sa fille trisomique d'un autre patient qu'elle accuse de viol, a appris vendredi l'AFP de source proche du dossier.

Une plainte contre l’AP-HP après le viol présumé d’une patiente à l’hôpital Sainte-Périne

© Midjourney x What's up Doc

Cette plainte, déposée le 5 décembre dans un commissariat, a abouti à "une procédure sous la direction de la section santé publique du parquet de Paris", a indiqué le ministère public, confirmant une information du Parisien.

La mère de la victime raconte avoir été prévenue, fin juillet par le personnel de l'hôpital parisien Sainte-Périne, qu'un patient nu avait été retrouvé, allongé contre sa fille, dont la couche était retirée. Elle est la tutrice légale de sa fille trisomique de 50 ans, qui souffre de troubles neurocognitifs.

"L'hôpital m'avait promis en août de prendre des mesures pour protéger ma fille mais rien n'a été fait", s'est-elle émue auprès des policiers.

La direction de l'établissement, spécialisé dans la gériatrie, n'a "pas signalé cet événement tragique à la justice, alors qu'elle avait l'obligation légale de le faire", a déploré l'avocat de la famille, Me Alexandre Lobry, qui la représente avec Me Laura Abecassis.

L'AP-HP assure de son côté avoir, à la suite de ces soupçons de viol au sein de l'hôpital gériatrique Sainte-Périne, "échangé" avec la mère et pris "des mesures de précaution".

Le suspect vit toujours au même étage que la victime présumée

L'AP-HP conteste de son côté cette version et assure qu'à la suite des soupçons de viol, "la mère de la patiente a été reçue à plusieurs reprises" et "invitée à déposer plainte".

"Les mesures de précaution prises dans la foulée pour la sécurité de la patiente ont aussi fait l'objet d'échanges avec sa mère, qui a notamment écarté une proposition de transfert de sa fille dans un autre service", poursuit l'AP-HP.

L'idée d'un signalement a "bien été acté(e)" mais il "n'a pas été transmis en raison du dépôt de plainte", ajoute l'AP-HP.

Le 24 octobre, la mère décide de déposer une plainte, consultée par l'AFP, pour viol sur personne vulnérable. Dans celle-ci, elle fait part de son sentiment que le chef de service a cherché à la faire "compatir" au sujet du suspect, lui répétant qu'il était "malade" et qu'en cas d'exclusion de l'hôpital, il pourrait se retrouver "à la rue".

Une enquête est confiée au 1er district de police judiciaire, pour des "gestes de nature sexuelle subis au sein de l'hôpital", a confirmé vendredi le parquet.

L'objectif est de "préciser la matérialité et la qualification" de ces "gestes", a indiqué le ministère public, mais le suspect n'a pas encore été entendu "en raison de son état psychiatrique". Ce patient, "inconnu des services de police", est "lui-même interné en psychiatrie depuis de nombreuses années".

Alors quand elle rend visite à sa fille, la mère "continue de croiser" le suspect, "il est toujours au même étage qu'elle", a-t-elle déploré début décembre lors de son dépôt de plainte contre l'AP-HP, pour non-assistance à personne en danger par personne morale.

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D'après Me Lobry, ce "manque de mesures de sécurité" peut faire courir le "risque de récidive à son encontre ou envers tout autre patient de l'hôpital".

Avec AFP

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