Les huîtres du Bassin d'Arcachon interdites à la vente après une série d'intoxications

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À quelques jours du Nouvel An, les huîtres du Bassin d'Arcachon ont été temporairement interdites à la vente par les autorités après "plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives". Un coup dur pour les ostréiculteurs locaux, qui se disent victimes de la mauvaise gestion des eaux usées et pluviales.

Les huîtres du Bassin d'Arcachon interdites à la vente après une série d'intoxications

© iStock

Dans les cas rapportés, "les symptômes sont ceux de la gastro-entérite aiguë et aucun cas grave n'est à déplorer à ce jour", a souligné la préfecture de Gironde dans un communiqué publié mercredi soir, annonçant la mauvaise nouvelle.

Des enquêtes de traçabilité sont en cours mais plusieurs signalements indiquent d'ores et déjà que les huîtres issues du Bassin d'Arcachon "sont en cause", des analyses menées sur des produits en élevage localement ayant confirmé la présence de "norovirus", responsable de la gastro-entérite.

Les autorités sanitaires ont relevé de leur côté dans la région une hausse des passages aux urgences pour symptômes gastro-intestinaux liés à une même origine alimentaire, selon le quotidien Sud Ouest.

La préfecture a donc interdit provisoirement les activités de pêche, de récolte et de commercialisation destinées à la consommation humaine de l'ensemble des coquillages en provenance du Bassin d'Arcachon.

Cette mesure, qui sera levée "dès lors que la qualité sanitaire des coquillages sera redevenue pleinement satisfaisante", affecte au premier chef les ostréiculteurs qui écoulent une grosse partie de leur production en fin d'année.

La production locale d'huîtres est d'environ 8 000 tonnes par an, soit moins de 10% de la production nationale, selon les derniers chiffres disponibles du Comité régional de conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA) et de l'Agreste (statistique agricole).

« La gestion lamentable des eaux pluviales », un problème de longue date

"Pour ceux qui travaillent avec la grande distribution, la période des fêtes représente jusqu'à la moitié de leurs volumes, avec les deux-tiers vendus à Noël et un tiers pour le Nouvel An", explique à l'AFP Thierry Lafon, un producteur installé à Gujan Mestras.

"Il y a l'impact immédiat, le manque à gagner, et puis l'onde de choc: les huîtres qui ne seront pas vendues maintenant vont saturer le marché, il va falloir gérer un stock encombrant."

Le CRCAA anticipe ainsi pour les professionnels "une crise économique sans précédent" et demande "qui va payer l'addition".

Les producteurs se disent "victimes de la saturation des réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales" qui engendre "des débordements dans le milieu naturel" contaminant les zones d'élevage.

Pour Thierry Lafon, le problème est connu depuis longtemps: "On a un réseau d'assainissement très convenable, souvent pris en exemple, mais la gestion des eaux pluviales est lamentable".

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"On a eu des pluies importantes pendant un mois et demi, les nappes affleurent et dans ces cas-là, quelques centimètres d'eau sur la chaussée suffisent à envahir le système d'assainissement. Les canalisations n'ont plus la capacité de faire passer tout ce flux et ça déborde dans le milieu marin, qui devient insalubre", détaille l'ostréiculteur.

Avec AFP

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