« Le chef d’orchestre, qui dirige habituellement des musiciens pro, a bien remarqué, que nous avions des capacités de travail importantes »

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L’orchestre symphonique des médecins de France (OSMF) jouera le 2 octobre à Lille, au bénéfice des papillons blancs. Mathilde Lucas, présidente de l’orchestre symphonique des médecins de France et violoniste dans cet orchestre nous révèle les dessous de la scène.

 

« Le chef d’orchestre, qui dirige habituellement des musiciens pro, a bien remarqué, que nous avions des capacités de travail importantes »

What’s up doc : Pouvez-vous nous en dire plus sur cet orchestre ?

Mathilde Lucas : L’orchestre symphonique des médecins de France a été créé à l’initiative de trois médecins, qui avaient participé au world docteur orchestra, un orchestre symphonique composé de médecins du monde entier. OSMF a été créé en 2014, le premier concert a eu lieu en 2015 à Dijon. Ces concerts sont caritatifs. Tous les bénéfices sont reversés à une association en lien avec le monde de la santé. Nous changeons de ville tous les ans. Cette année nous jouons à Lille. Les bénéfices seront reversés à l’association des papillons blancs. Elle soutient les familles dont les enfants portent un handicap mental. C’est une association très présente sur le réseau lillois.

Quel programme allez-vous interpréter cette année ?

M L : Les planètes de Gustav Holst et la Simple symphony de Benjamin Britten.

Quel est le profil type des médecins de votre orchestre ?

M L : Ce sont des médecins qui ont envie de jouer. Ils ont appris la musique dès leur plus jeune âge et ont un niveau équivalent au 3e cycle du conservatoire. Tous les membres de l’orchestre ont donc deux points communs : la médecine et la musique.

Nous avons tous les âges et toutes les spécialités. Cela va du plus jeune, en troisième année de médecine aux retraités, en passant par des internes, des chirurgiens...

Vous-même, quelle est votre spécialité et votre niveau ?

M L : Je suis médecin de spécialité physique et de réadaptation neurologique. Je travaille à l’hôpital dans les services de rééducation et en centre de rééducation.

J’ai fait le conservatoire de Dijon. Je suis arrivée en fin de troisième cycle où il fallait bifurquer pour être soit professionnel, soit musicien amateur et partir du conservatoire. C’était pendant mes études de médecine. J’ai réussi à entretenir un niveau de violon en restant au conservatoire tout en continuant mes études médicales.

Orchestre symphonique des médecins de France

Vous avez hésité entre musicien et médecin ?

M L : Pour ma part non. Nous avons certains membres de l’orchestre qui ont un très bon niveau et qui ont hésité.

Combien de temps vous prend la gestion de votre association ?

M L : Du temps… C’est une bonne question ! C’est difficile à quantifier car nous avons deux évènements dans l’année. Quand notre concert approche c’est du travail invisible autour de la logistique, les contacts avec le régisseur, s’assurer qu’on ait tout le matériel nécessaire, plein de petites choses. En plus, comme nous changeons de ville tous les ans, nous ne pouvons pas nous appuyer sur une organisation existante. Le Covid ne nous a pas simplifié les choses. Je pense que je consacre une journée par semaine si je mets tout le temps mis bout à bout. Juste en amont du concert nous nous retrouvons le mercredi pour un concert le dimanche. Cela se produit deux fois dans l’année. Comme on vient de toute la France on ne peut pas se retrouver plus régulièrement. Il y a un vrai défi pour le chef d’orchestre, Flavien Boy.

Comment fonctionne la planification en amont ?

M L : Nous établissons le programme avec le conseil d’administration de l’orchestre, nous le votons. Et ensuite chacun des musiciens doit travailler sa partie. Nous travaillons chacun de notre côté pendant des semaines. Ensuite les 90 musiciens se retrouvent quatre jours avant le concert de 9h à 18h, pour 7 heures de répétition du mercredi au samedi.

Ce ne sont donc que des passionnées ?

M L : Oui ce sont des passionnés. Et c’est un moment très intense car nous répétons beaucoup. Le chef de l’orchestre qui joue le reste du temps avec des musiciens professionnels, nous a fait remarquer que nous avions des capacités de travail assez importante. Nous ne rechignons pas au et toujours dans la bonne humeur.

Quel instrument avez-vous dans votre orchestre ?

M L : Toute la composition d’un orchestre symphonique : des violons, altos, violoncelles, contrebasses, deux harpes, un célesta, toutes l’harmonie avec flûtes, hautbois, clarinettes, trompettes, bassons, cors, tubas et également les percussions, cela fait du monde !

Vous vous entraînez combien d’heures par semaine sur votre violon ?

M L : Il faudrait que j’en fasse plus. Là, je donne beaucoup d’heures à la gestion et l’organisation, mon travail de violon en pâtit. Idéalement, J’aimerais y consacrer deux à trois heures par semaine les 2-3 mois qui précèdent le concert.

Pourquoi avez-vous voulu prendre la présidence ?

M L : Le président, le docteur Gallinet, souhaitait diminuer son investissement dans l’association. J’aimais beaucoup le principe humanitaire et le fait que les personnes soient animées d’une passion commune. Il y a un bel état d’esprit et de vraies amitiés et j’aime le côté organisationnel.

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