« Il y a encore énormément de travail », la consult' à 30€ laisse les syndicats libéraux sur leur faim

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L'Assurance maladie a ouvert hier la voie à une hausse des tarifs de consultations avec les médecins généralistes pour les cinq années à venir. Les spécialistes, en revanche, n'y trouvent pas leur compte. 

« Il y a encore énormément de travail », la consult' à 30€ laisse les syndicats libéraux sur leur faim

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Pour la première fois dans ces négociations entamées mi-novembre, après l'échec d'un premier round l'an dernier, l'Assurance maladie a fait un pas vers une hausse à 30 euros de la consultation des médecins généralistes, satisfaisant ainsi ce que le syndicat MG France, le premier syndicat de médecins généralistes, présentait comme un "préalable".

Elle propose aussi des revalorisations pour les consultations et actes des médecins spécialistes, en se concentrant sur les moins rémunératrices, comme la pédiatrie et la psychiatrie.

Côtés spécialistes, "on est très loin des attentes"

"Beaucoup de choses nous ont été présentées" mais "on n'est pas encore au bout de chemin", a commenté Agnès Giannotti, la présidente de MG France.

"On avance, mais ce n'est pas fini, il y a encore énormément de travail", a renchéri Luc Duquesnel, président de la branche "généraliste" du syndicat CSMF.

Côtés spécialistes, "on est très loin des attentes", a en revanche déploré Patrick Gasser, gastro-entérologue et co-président d'Avenir Spé/Le Bloc, principale organisation des médecins spécialistes. "Je ne peux quasiment rien proposer à mes troupes" et "il n'y aura pas de convention si ça continue" a-t-il ajouté.

Les négociations sont encore loin d'être terminées car l'Assurance maladie exige, en échange d'éventuelles revalorisations, des "évolutions en faveur de l'amélioration de la santé de la population".

Cette ambition se traduit par un paquet complexe de propositions très détaillées, que les six syndicats représentatifs vont devoir désormais digérer.

Renforcement des gardes le soir et autres contreparties 

Les syndicats ont aussi relevé que l'Assurance maladie n'avait pas précisé le calendrier d'application des revalorisations de consultations et d'actes proposées.

Si un accord était trouvé en mars, la revalorisation tarifaire ne s'appliquerait pas avant le 1er janvier 2025, une date trop tardive pour les syndicats qui voudraient une entrée en vigueur anticipée.

Parmi les objectifs visés par l'Assurance maladie en échange d'une revalorisation des consultations, figurent notamment des "améliorations en matière d'accès aux soins", dont un renforcement des gardes de médecins libéraux "en première partie de nuit".

Elle souhaite aussi "un programme d'actions très ambitieux sur la qualité et la pertinence des soins", une manière de réclamer plus d'engagement des médecins pour enrayer l'inexorable croissance des dépenses de santé.

L'Assurance maladie propose ainsi que les médecins s'engagent collectivement pour une limitation à 2% par an de la croissance des indemnités journalières versées pour les congés maladie.

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Elle va maintenant tenir des rendez-vous bilatéraux avec chacun des six syndicats participants aux négociations, avant un nouveau grand rendez-vous multilatéral pendant la première quinzaine de mars.

Avec AFP

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