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Ministère des solidarités et de la Santé jusqu'en 2022 et sa scission, puis Ministère de la Prévention et de la Santé... On parle désormais de Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Un regroupement inédit qui interroge.
« Est-ce que cette nomination est le signe que la santé est un sujet très important méritant un grand ministère, ou bien est-ce le signe qu’elle ne mérite pas un ministère à part entière ? », s’est interrogée Agnès Giannotti, présidente du principal syndicat de médecins généralistes libéraux MG France.
Le syndicat ReAGJIR a lui rappelé dans un communiqué les liens étroits entre le travail et la santé, "comme en témoignent les récents échanges sur la question des arrêts de travail lors de l’examen de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024". Saluant le fait que la santé "première préoccupation des français" soit prise en compte, ReAGJIR reste toutefois prudent puisque "l’intégration du pilotage du système de santé au sein d’un ministère aussi large ne doit pas faire oublier les spécificités de celui-ci".
La CSMF (Confédération des Syndicats Médicaux Français) voit en la formation d'un large ministère, une manière de prioriser les questions de santé : "Au sein d’un large ministère, la Santé remonte dans l’ordre protocolaire du Gouvernement".
"La santé joue en division 2"
Rappelant un désir de "stabilité" au vu de la succession de ministres de la santé sous la présidence Macron, la CSMF, toutefois vigilante, y voit "le signe que la Santé pourrait enfin bénéficier des moyens nécessaires à tous les Français et à leurs médecins".
Le président du syndicat Avenir Spé Patrick Gasser, estime de son côté qu'avec ce regroupement, la santé « passe au second plan ».
Une position partagée par Jérôme Marty, président de l'UFML-S, qui considère également que désormais, "la santé joue en division 2".
"Trente ans de politiques sanitaires ont échoué parce qu'elles regardaient la santé uniquement sous le prisme de l'économie" a-t-il estimé dans une vidéo publiée sur X. Pour lui, l'intégration de la santé au ministère du Travail pourrait être une manière d'injecter encore "un peu plus d'économie dans la santé".