Pr Christophe Glorion : « Si la Sofcot est un succès, c’est parce que chaque année on se remet en cause pour répondre aux préoccupations des chirurgiens orthopédistes »

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Pr Christophe Glorion a présidé la Sofcot 2023 qui s’est tenue du 13 au 15 novembre au Palais des Congrès de Paris, dont tout le monde reconnait unanimement le succès : l’affluence, les sujets abordés, l’ambiance, rencontre avec un président heureux.

Pr Christophe Glorion : « Si la Sofcot est un succès, c’est parce que chaque année on se remet en cause pour répondre aux préoccupations des chirurgiens orthopédistes »

Pr Christophe Glorion, président de la Sofcot 2023.

© Gael Kazaz pour Sofcot

What’s up Doc : Vous étiez le président de la Sofoct 2023, déjà que représente la Sofcot ?

Christophe Glorion : La Sofcot c’est la société scientifique et le congrès qui structure la profession de chirurgien orthopédiste, avec le CNP-COT (Conseil National Professionnel) qui gère tous les aspects professionnels. Nous travaillons et élaborons les projets ensemble. La chirurgie orthopédique est hyper-spécialisée (arthroscopie, rachis...), le rôle de la Sofcot est de maintenir une unité entre toutes les sociétés partenaires pour rester un groupe et une spécialité forte et visible.

 

C’est quoi une Sofcot réussie, l’affluence ? Les sujets traités ?

CG. : Pour moi, la convivialité est la première chose importante, parce que beaucoup de gens viennent à la Sofcot, pour retrouver leurs copains et pouvoir discuter. C'est un endroit où les échanges sont très libres. Et bien sûr je suis satisfait aussi de notre programme sur le plan scientifique et professionnel. Les échanges étaient d'un bon niveau.
Après, je suis content, car ce congrès, a aussi une valeur économique importante, il génère des bénéfices qui font fonctionner la société savante. Le succès du congrès permet d’avoir des ressources pour financer toute l'année des webinaires, des conférences et également mettre à disposition de tous les membres une super médiathèque avec une bibliographie de revues internationales.
Et dernier point, on a bien géré notre communication, nos réseaux sociaux. L'orthopédie c'est 30% des actes qui sont réalisés en France tous les jours, c’est une grosse spécialité, c’est important qu’on soit visible.
 

« La Sofcot, c'est une société savante et un congrès qui évoluent sans cesse pour rester en phase avec son époque. »


Une année de présidence de la Sofcot, ça prend beaucoup de temps ?

CG. : Comme je dis toujours la Sofcot, c'est une grande maison et c'est surtout une grosse organisation qui travaille toute l'année, quelles que soient les circonstances. En termes de temps, c’est une après-midi par semaine de réunion avec le bureau restreint, et un rassemblement mensuel de toutes les composantes de l’organisation. Bien sûr, on échange tous les jours avec nos assistantes, permanentes du siège de la société. C'est un gros investissement en temps, on le doit aux collègues que l’on représente, mais c'est aussi un grand honneur.

 

La Sofcot est une société savante active d’où vient son dynamisme ?

CG. : La Sofcot pèse lourd, déjà par le nombre, la participation des médecins au congrès est très élevée (autour de 4 000 participants cette année), le nombre de ses membres aussi (2 900 chirurgiens ortho). Mais c’est surtout une société et un congrès qui évoluent sans cesse pour rester en phase avec son époque, pour ne pas rester les deux pieds dans le même sabot.
Il faut garder cet esprit scientifique qui consiste à échanger des idées, à présenter son travail.
Notre force aussi, c’est que le CNP-COT et la Sofcot soient unis, ce n’est pas le cas dans toutes les sociétés savantes. Et pour moi c’est un contre sens, c’est le contraire de l'efficacité pour une profession.

« Nous tenons aussi à rassembler et partager entre chirurgiens libéraux et de l’hôpital public, c’est très important pour nous. »

De quoi resterez-vous le plus fier de cette Sofcot 2023 ?

CG. : Je suis content des thèmes qui ont été choisis comme la transition entre l'enfant et l'adulte, c’est un sujet qui me tient à cœur.
Comme je suis issu de la SoFOP (Société Française d’Orthopédie Pédiatrique), il était important que l’orthopédie pédiatrique soit bien représentée sur le plan scientifique.
L’ensemble du programme était attractif. On a eu beaucoup de participants au congrès avec des chirurgiens ortho en majorité bien sûr, mais aussi des kinésithérapeutes et des infirmières. Parce que le programme scientifique de la Sofcot a aussi une approche pluridisciplinaire. Si dans un congrès d'orthopédie on réussit à avoir la participation des professionnels avec qui on travaille c'est formidable, et c'est aussi un de nos objectifs. Nous tenons aussi à rassembler et partager entre chirurgiens libéraux et de l’hôpital public, c’est très important pour nous, c’était illustré par notre thème professionnel.
Et puis je suis satisfait d'avoir réintroduit un moment de convivialité au cours et après la cérémonie d'ouverture. C’est un temps important pour présenter nos invités, remettre des médailles, des prix... et surtout donner une place à nos désormais célèbres Orthobattles.

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Quels sont pour vous les enjeux de la Sofcot de l’année prochaine ?

CG. : La complexité de l'organisation d'un si grand congrès, c'est la contrainte de la durée. Nous ne pouvons pas excéder 3 jours parce que les chirurgiens ne peuvent pas prendre une semaine entière pour venir participer au Congrès et aussi pour des questions de coût. La Sofcot au Palais des congrès, c'est très onéreux, donc même si c’est rémunérateur, il faut quand même faire attention. Cela demande des arbitrages pour bien gérer le planning. Il faut tout caser, la matinée de gestion des risques avec Orthorisq (indispensable à l’accréditation et bientôt la certification), les symposiums si spécifiques de notre congrès comme les conférences d’enseignement, les tables rondes et mettre en avant aussi le thème professionnel. Le prochain président, les prochains organisateurs peuvent encore améliorer des choses.
La Sofcot ne se repose pas sur son succès, à chaque fois elle sait se remettre en cause pour évoluer et avancer.
À chaque fois, il y a vraiment l'idée de se poser des questions pour voir ce qui peut être amélioré dans un unique but : répondre aux préoccupations actuelles des chirurgiens orthopédistes français.

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