« Pendant 5 jours j’ai appelé, personne n’est venu », un septuagénaire porte plainte contre sa maison de santé et le Samu, suite au décès de son épouse

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Une enquête est ouverte pour non-assistance à personne en danger. Le 2 janvier, Alice, l’épouse de Raymond, est décédée, suite à une infection de son pacemaker qui n’a pas été prise à temps. Pendant plus de 5 jours, le couple n’a pas réussi à obtenir une prise en charge par un médecin.

« Pendant 5 jours j’ai appelé, personne n’est venu », un septuagénaire porte plainte contre sa maison de santé et le Samu, suite au décès de son épouse

© IStock

Raymond Goulay, 77 ans, est un homme triste et très en colère. Il s’exprime dans le Courrier de la Mayenne : "Pendant six jours, j'ai appelé le Samu, j'ai rappelé le docteur et personne n'est venu". Le matin du 14 décembre, sa femme Alice ne se sent pas bien à son réveil. Comme elle a des problèmes cardiaques, Raymond décide d’appeler direct le médecin.

Le couple qui vit dans un village Domitys est suivi à la maison de santé de Louverné. Mais un des médecins lui répond qu’il n’a pas le temps de se déplacer. Mais au Samu, aussi, d’après Raymond, on leur refuse toute assistance, sous prétexte qu’il faut le passage d’un médecin pour enclencher le déplacement d’une ambulance.

"Les urgences m'ont dit, il nous faut un papier du médecin avant qu'on se déplace. Mais j'ai dit : le médecin ne veut pas venir, alors je fais quoi moi ? Vous attendez qu'elle meure ou quoi ?"

« Elle fait une petite infection de son pacemaker, si elle avait été soignée tout de suite, ça n’aurait pas été grave »


Ce n’est qu’après 5 jours d’attente, et d’appels répétés que le 19 décembre, les secours prennent enfin en charge Alice et la transportent à l’hôpital de Mayenne. Au moment de l’auscultation par un médecin le diagnostic tombe. "Il me dit : elle fait une petite infection de son pacemaker, et si elle avait été soignée tout de suite, ça n'aurait pas été grave. Un peu d'antibiotiques et c'était reparti". Mais pendant les nombreux jours d’attente l’infection s’est propagée aux valves du cœur. Le 21 décembre, Alice Goulay est transférée en cardiologie à l'hôpital de Laval : c'est dans ce service qu'elle avait été opérée en juillet 2022 pour poser son pacemaker. Mais il est trop tard, les médecins n'arriveront pas à la sauver et elle décède le 2 janvier

« C’est trop grave. J’ai tout perdu et je ne sais pas si je vais réussir à m’en remettre »

Pour Raymond, cela ne fait aucun doute, le décès de son épouse aurait pu être évité. "C'est trop grave. J'ai tout perdu et je ne sais pas si je vais réussir à m'en remettre". Il a porté plainte le 25 janvier contre la maison de santé de Louverné et le Samu, rattaché à l'hôpital de Laval, "pour que cela ne recommence pas". Le parquet de Laval confirme qu'une enquête est ouverte pour non-assistance à personne en danger, confiée à la gendarmerie de Château-Gontier. La maison de santé de Louverné ne souhaite pas faire de commentaire. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-regulateur-du-samu-sest-entete-sur-un-diagnostic-dangine-le-jeune-psychiatre-etait-en

L'hôpital de Laval va mettre les bandes téléphoniques à la disposition des enquêteurs. Le directeur du centre hospitalier affirme qu'une analyse des causes sera réalisée en interne, pour "comprendre ce qui s'est passé" et "éviter que de tels faits se reproduisent".

Source:

France Bleu Mayenne, Courrier de la Mayenne

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